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Virée à Hammam Melouane
La «baraka» des saints
Publié dans Info Soir le 19 - 08 - 2003

Carence Hormis l?hôtel et la station thermale, aucune infrastructure n?existe.
La commune de Hammam Melouane et les localités alentour semblent reprendre lentement goût à la vie. Ces régions reculées, qui ont été ravagées par la barbarie terroriste, tentent de panser leurs blessures béantes et de survivre aux souvenirs traumatisants de cette tragédie macabre.
Escortés par la brigade de la gendarmerie, nous prenons le chemin vers Magtaâ Lazreg, commune montagneuse dépendant de Hammam Melouane et distante d?environ 6 km de la ville. La route est escarpée et boisée. Même si les gardes communaux et les gendarmes sont postés dans les bois et assurent une entière sécurité, la peur accompagne nos pas dans ces buissons de la mort et de la terreur.
Sur les hauteurs du village dépeuplé, Yemma-H?lima, qui niche au sommet de la montagne, sur une course de 20 km, des roches et des arbres bloquent la piste sinueuse et accidentée. Il y a quelques années encore, les terroristes dressaient ici des faux barrages en jetant des rocs sur les véhicules afin d?assiéger la voie et de tuer en toute tranquillité ! La population, qui a «émigré» durant cette décennie noire vers d?autres localités de la Mitidja (Bougara, Sidi Moussa, les Eucalyptus?) pour survivre, n?est pas revenue à ce jour, et ce, bien que Hammam Melouane n?ait pas été la cible d?attentats terroristes depuis 1999. Des douars inhabités et retirés et des maisonnettes totalement détruites s?éparpillent dans l?immense forêt enserrée entre ces montagnes qui mènent vers Chréa. Quelques pères de famille seulement reviennent la matinée pour labourer leurs terres abandonnées et repartent le soir, avant la tombée de la nuit.
Des arbres et des cailloux et une terre rude. Ce paysage sauvage s?offre à nous durant tout le trajet. L?endroit est perdu, point de poteau d?éclairage, d?électricité, de canalisations? , Rien, sauf cette nature triste, vierge et solitaire qui murmure péniblement son histoire aux passants.
«C?était dur ! Nous venions à 2 ou 3 heures du matin pour secourir des citoyens qui se faisaient égorger. À force de parcourir ce chemin, nous l?avons appris par c?ur. Même la nuit, on ne risquait pas de se perdre», nous confie douloureusement l?un des gendarmes, le conducteur de la voiture. Durant notre virée, nous avons aperçu, au loin, des campements militaires implantés un peu partout pour mieux contrôler la profonde forêt, car des terroristes pourraient s?y abriter encore.
Cette route reste dangereuse, sinueuse et abrupte avec des glissements de terrains sur les rebords ; ce passage, qui date de l?ère coloniale, devient impraticable en hiver, surtout en l?absence d?éclairage.
Ville touristique, mais solitaire !
La ville de Hammam Melouane reste chaleureuse. Cette commune, qui connaît depuis près de quatre ans une affluence d?estivants, enregistre un manque flagrant en matière d?infrastructures d?accueil. Mis à part l?hôtel et la station thermale aucune autre entreprise touristique n?existe. Les autorités locales brillent par leur absence. Aucun investissement n?a été planifié depuis.
L?hôtel, situé au c?ur de la ville, a été récemment restauré, des efforts considérables ont été fournis par le personnel et le directeur général afin d?attirer les touristes et de procurer le maximum de confort. Un défi qui a été «miraculeusement» relevé par cette équipe majoritairement jeune pour préserver la réputation du site touristique mais, faut-il le dire, beaucoup reste à faire. Certains établissements d?accueil existant déjà doivent être réhabilités, alors que d?autres doivent voir le jour pour absorber ce flux d?estivants, car le créneau du tourisme pourrait être très rentable pour la région, c?est aussi un moyen efficace pour la faire sortir de son isolement.
L?hôtel compte 22 chambres. Une chambre individuelle est louée à 1 150 dinars la nuitée en demi-pension (petit-déjeuner, un repas et un bain). Tandis qu?une chambre double, elle, coûte 1 494 dinars. On dénombre notamment 18 bungalows de deux pièces équipées de deux matelas seulement, leur location est de 610 dinars la nuitée. Des prix très accessibles et qui encouragent cette foule citoyenne.
Par ailleurs, la station thermale compte 28 salles de bains, 14 pour les hommes et 14 autres pour les femmes, avec trois suites de bain pour les familles, dont la location est de 1 300 dinars.
L?état des lieux est lamentable, même si les femmes de ménage ne s?arrêtent pas de nettoyer les couloirs de la station ; les baignoires sont sordides et anciennes, la canalisation d?eau est vétuste et rouillée.
Pourtant, cette station dont l?eau salée et de source est conseillée pour plusieurs maladies, tels les rhumatismes, le pancréas, le foie, les intestins, les reins? Elle reçoit différentes catégories de clients : des sportifs, des malades et des touristes. Les gens viennent de toutes les wilayas pour en profiter.
Des projets de construction d?une salle de massage et de cure cherchent une voie de réalisation, mais cette initiative très louable est coûteuse et risque d?être compromise si les autorités compétentes refusent d?octroyer une aide financière et matérielle et de coordonner ses efforts avec les citoyens.
Non loin, on retrouve Hammam Sidi Slimane qui grouille de monde. Des femmes et des hommes viennent de régions lointaines pour se purifier le corps avec «l?eau bénite». L?histoire raconte qu?un notable turc, il y a trois siècles, était venu soigner sa fille qu?il aimait tant et qui était paralysée. Une baignade quotidienne dans les bassins du hammam lui a rendu l?usage de ses membres et depuis cette eau est dite bénite.
Aujourd?hui, de nombreuses familles viennent implorer la «baraka» du wali pour marier leurs enfants, se soigner de certaines maladies? même des troubles psychologiques. On atteste que tous les célibataires qui s?y douchent se marient très vite.
Dès l?entrée du hammam, devant la qouba du wali Sidi Slimane, il faut allumer une bougie et s?essuyer les mains avec du henné et faire son v?u. «Il faut y croire réellement, la «nia» est importante, car cela se réalise vraiment», nous indique une vieille femme.
De nombreuses jeunes filles plongeaient dans le vaste bassin après avoir suivi le rituel, la plupart sont célibataires, elles viennent à la recherche désespérée de cette «bénédiction» qui leur ouvrira les portes de l?amour !
«L?oued fi el-oued»
L?eau de l?oued est la convergence de trois rivières. Elle est propre et très bonne. Des tentes de fortune, de cartons et de pailles longent la longue rivière. Elles sont louées à 100 ou 150 dinars/journée.
Des jeunes de la région assurent la garde de leurs territoires. Un monde fou est enregistré chaque jour, et en particulier durant les week-ends.
Malheureusement, sur le plan sanitaire un laisser-aller flagrant est à signaler. Des citoyens viennent de loin pour laver leurs voitures crasseuses ou leurs linges sales dans l?eau de l?oued, alors qu?à quelques mètres, des citoyens s?y baignent ! Des bouteilles vides, des restes de nourriture jonchent le sol et flottent parfois à la surface. «Nous nous sommes rapprochés de l?ancien maire pour lui demander de nous octroyer ces terrains afin de les garder et d?y dresser des tentes qu?on louerait aux estivants», nous raconte un jeune de la région.
Dure, dure, cette vie au hammam !
Des échoppes de produits artisanaux longent les ruelles de la ville, la population pauvre se nourrit de la commercialisation de poteries confectionnées à la main.
Il faut assurer sa survie, ici tout est permis, vente de pain, de tadjiin, de poules, d??ufs cuits? Ces hommes, qui ont abandonné leurs terres, leur unique source de survie, se sont engouffrés dans la ville et se sont transformés, du jour au lendemain, de fellahs en hommes à tout faire.
Triste réalité ! Cette belle ville touristique n?a pas connu depuis des années des projets d?investissement ou de réaménagement, ni pour les jeunes qui s?ennuient ni pour ses pauvres familles sinistrées.
La médina manque d?infrastructures culturelles, de cybercafés, de salles de cinéma, de librairie ?
Seuls des enfants traînent dans les ruelles, les marchés, sur les trottoirs, des vendeurs de cacahuètes, de pain, de café, ces chérubins qui portent sur leurs corps frêles de lourdes caisses, les yeux cernés et les visages burinés et cette voix innocente qui s?écrie devant les passants.
L?enfance ici n?a pas de nom, rares sont les images d?enfants qui s?abandonnent à des parties de foot ou de jeux. Les espaces de divertissement sont quasi inexistants, cette ville adulte semble renier toute enfance !


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