Contrôle Sur les 23 employés tués par l?explosion de l?usine AZF, le 21 septembre 2001 à Toulouse, 13 appartenaient à des sociétés sous-traitantes. Les grands groupes ont tendance à se décharger de certaines tâches pour d?autres entreprises qui, elles-mêmes, sous-traitent à d?autres et ainsi de suite. La réalisation du projet Hamma II n?a pas échappé à cette règle. Le constructeur italien Ansaldo, en remportant le marché, s?est tourné vers des entreprises sous-traitantes. «Pour la réalisation du poste à gaz, nous avons sous-traité avec Nuovo Pignone, une filiale du groupe américain General Electric, installée à Florence en Italie», dira M. Casini lors d?une conférence de presse le 24 février 2003 au siège de la société italienne à Alger. Il ajoutera que «Nuovo Pignone a, à son tour, acheté le matériel du poste à gaz chez la société italienne Fiorentini, référence mondiale dans le secteur». Le président d?Ansaldo ne nie pas la responsabilité de sa société. «Quand un pneu d?une voiture est non conforme, ce n?est pas le producteur du pneu qui est directement responsable, mais le constructeur automobile en premier», a-t-il comparé lors de la conférence de presse. Il avait indiqué que les ingénieurs de Nuovo Pignone se sont récemment déplacés à Alger pour entamer une expertise complète des raisons de la panne qui a paralysé la centrale. Il en résultera que c?est une tige de la membrane à l?intérieur d?une vanne du poste à gaz qui a cédé sous des vibrations trop puissantes, provocant l?arrêt de l?alimentation en gaz des turbines de la centrale. Serait-ce le même poste à gaz installé par le sous-traitant Nuovo Pignone ? Toujours est-il que l?incident a plongé 38 wilayas du pays dans le noir durant plus de trois heures. Cela remet en cause tout le système de la sous-traitance sachant que «Sonelgaz ne connaît pas contractuellement ces sous-traitants», dira M. Bouzoualegh, président de Sonelgaz production d?électricité. «Ansaldo avait donc toute latitude de choisir ses partenaires sans se référer à nous pour peu que les normes de sécurité soient respectées», précisera-t-il. Notant que des parlementaires français ont exigé, après le drame de l?usine AZF, que soient interdites ces sous-traitances en cascade dans les sites à haut risque.