Obstacles Ankara est parvenue à conclure un accord avec l'UE sur l'ouverture de négociations sur son adhésion. Plusieurs milliers de sympathisants du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir), se sont rassemblés dans la nuit de vendredi à samedi pour accueillir à l'aéroport d'Istanbul le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, de retour du sommet européen de Bruxelles. «Bienvenue à notre Premier ministre, conquérant de l'Union européenne», «la nouvelle étoile de l'UE, pas d'UE sans Turquie», pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants, entre des drapeaux turcs, de l'UE et de l'AKP. «Hier, à Bruxelles, la Turquie a concrétisé 41 ans d'efforts», a affirmé à son arrivée M. Erdogan, faisant référence à la première candidature turque à l'intégration européenne, en 1963, au cours d'une brève allocution retransmise par la chaîne de télévision NTV. En effet, l?Union européenne (UE) et la Turquie ont lancé officiellement vendredi à Bruxelles le processus historique et controversé d'une adhésion d'Ankara à l'UE, qui pourrait prendre 10 à 15 ans. Les 25 dirigeants de l'UE ont entériné vendredi un accord global sur les négociations d'adhésion avec la Turquie à partir du 3 octobre 2005 et sur la reconnaissance de la République de Chypre par Ankara, mais aussi du génocide arménien. Aux termes de ce compromis, le gouvernement turc s'est engagé à signer avant le 3 octobre 2005 un protocole étendant à l'ensemble des dix pays entrés dans l'Union le 1er mai dernier, dont Chypre, l'accord d'association signé en 1963 à Ankara par les Turcs et les Européens. Il équivaudra à une reconnaissance de facto de Chypre par la Turquie à laquelle Ankara s'est, jusqu'à présent, refusé. Le président de la République de Chypre, Tassos Papadopoulos, avait menacé de mettre son veto à l'ouverture de négociations avec la Turquie si celle-ci ne s'engageait pas, de manière irréversible, à reconnaître Chypre. La présidence néerlandaise de l'UE a cependant précisé que l'accord sur le processus d'adhésion de la Turquie ne constituait pas légalement une «reconnaissance formelle» de Chypre par Ankara, mais était une étape importante, ce qui risque de ne pas contenter pleinement l'opinion publique chypriote grecque, qui considère la Turquie comme une puissance occupante et qui soutenait largement la menace de veto de M. Papadopoulos.