Passé l?engouement de la découverte et de la nouveauté, les Algériens semblent tourner le dos à l?Internet. Aujourd?hui, ils ne sont que 1 200 000. Comparé à celui de nos voisins, ce chiffre semble dérisoire. Si la téléphonie mobile a connu un véritable boom en 2004, cela n?a pas été le cas pour l?Internet. Certes, le nombre d?internautes a augmenté, mais la fréquence d?utilisation a baissé, selon diverses sources. Les utilisateurs de cette nouvelle technologie de l?information et de la communication passent, en effet, de moins en moins de temps sur le Net. Pire encore, «24% des jeunes seulement se connectent», a déclaré le ministre de la Communication, Boudjemaâ Haïchour, en marge des «portes ouvertes sur l?Internet» organisées, au centre culturel Aïssa-Messaoudi à Hussein Dey, citant un sondage réalisé récemment. C?est pourquoi, les professionnels de l?Internet parlent aujourd?hui de «régression». De l?avis de Younès Grar, président-directeur général de Gecos et président de l?Association algérienne des fournisseurs de services Internet, «l?augmentation des prix du téléphone fixe et l?absence de nouveaux contenus et attractifs sur le Net ont eu un impact négatif sur l?utilisation de l?Internet dans notre pays». Dans ce sens, il est opportun de souligner que les prix de connexion pratiqués par la plupart des cybercafés sont loin d?être attractifs. De même, et une fois l?effet de découverte de la Toile passé, nombreux sont les Algériens qui ont réduit au minimum leur temps d?utilisation. «Avant, je passais des heures et des heures à tchatcher. Maintenant, je me contente de consulter ma boîte et de chercher les informations dont j?ai besoin dans le cadre de mon travail», témoigne Rachid, un fonctionnaire dans une administration publique. Si les internautes ont tendance à se connecter de moins en moins, cela n?est certainement pas étranger à «la pauvreté» des pages Web créées par les organismes étatiques et les entreprises nationales. Des pages, pour la plupart, mal conçues et rarement mises à jour, qui ne sont pas à même de créer «le besoin de surfer». En résumé, chez nous, il y a peu de raisons de se connecter sur Internet, dont on n?a pas encore la culture. Ailleurs, on ne peut au contraire plus s?en passer : c?est un outil de travail indispensable. Grâce à cette technologie, des milliers de personnes font quotidiennement leurs emplettes, leurs études? sans avoir à se déplacer. Incontestablement, notre pays accuse un retard certain dans ce domaine.