Exploit L'aéro-club d'El-Amria va vers la renaissance de ses activités : des essais d'atterrissage et de décollage ont eu lieu récemment sur la piste de cette localité, située à l'est du chef-lieu de wilaya. Commentant cet événement, Kheireddine Hadjouti, président de l'association de l'aéro-club de la wilaya de Aïn Témouchent et également président de la Fédération algérienne des sports aériens, a souligné qu'à travers cet essai qui a eu lieu début janvier, c'est l'aéro-club d'El-Amria qui vient de renaître de ses cendres «comme le phénix». En effet, le 6 janvier dernier, un petit avion de type Safir 43, construit sur le modèle du Zlin de l'ex-Tchécoslovaquie, a roulé, après une longue absence, sur la piste du petit aéro-club d'El-Amria, à l'est de Aïn Témouchent. Anodin, ce fait a quand même rempli de joie des passionnés d'aéronautique venus assister à cet essai sur une bande d'envol de 1 500 mètres qui n'avait plus servi depuis 1972. Evoquant la pratique des sports aériens en Algérie, M. Hadjouti, lui-même pilote-instructeur et inspecteur de l'aviation civile, considère que l'aéronautique ouvre de nombreuses possibilités de développement. Pour lui, c'est un secteur vierge qui offre une multitude de créneaux d'activités à investir dans le cadre des dispositifs d'aide à l'emploi. «Il est parfaitement possible de lancer la fabrication d'ULM, petits planeurs dont la technologie n'est pas complexe et cela permettrait aussi de former des pilotes à moindre coût en attendant de pouvoir acquérir un avion tel que le Safir, qui a été mis à la disposition de la wilaya de Aïn Témouchent pour les essais de piste, par l'aéro-club de Tiaret», a-t-il souligné. L'aéro-club de Tiaret est le seul à s'être maintenu contre vents et marées, dira M. Hadjouti, avant de faire valoir nombre de prestations de services à même d?en garantir la survie : l'épandage des cultures, l'aéropostal, la surveillance forestière et même les exhibitions et spectacles lors des manifestations culturelles et sportives, voire les campagnes politiques ou publicitaires. A noter, dans le contexte de la reprise des activités des aéro-clubs algériens, que les connaisseurs situent l'histoire de l'aviation civile en Algérie au début de l'aventure des hommes qui ont défié les lois de la pesanteur. Peu de gens savent aujourd'hui que le territoire algérien a été, dès 1840, un des berceaux de cette aventure. «Dans les années 30, il n'y avait pas moins de 35 terrains d'aviation et aéro-clubs aux quatre coins du territoire algérien, et en ces temps-là, aucun pays n'avait un tel potentiel», rappelle M. Hadjouti. Abordant les perspectives de développement des activités de ce sport «de haute voltige», M. Hadjouti indique que dans quelques jours, il entamera la constitution d'un état des lieux de la fédération qu'il préside. «Des aéro-clubs commencent à bouger ici et là, mais n'ont pas encore décollé, et je compte pour cela donner un bon coup», conclut-il.