La réhabilitation de l'aérodrome de Sidi Bel Abbes tarde à se concrétiser malgré les promesses sans cesse renouvelées des pouvoirs publics. « Pour des raisons qu'on ignore, le projet de relance des activités de l'aéro-club piétine », a affirmé, hier, Hallam Morsli, le S/G de l'aéro-club. La réunion de concertation qui a regroupé cette semaine les responsables du secteur des transports et les membres de l'aéro-club pour étudier les possibilités de relance « n'a abouti à aucun résultat concret », dit-il. « Pourtant, souligne-t-il, le passage du ministre des transports à Sidi Bel Abbes, le 14 juin, a ébranlé les idées contraignantes liées à la réhabilitation du site ». Le ministre avait, ce jour-là, donné des instructions fermes pour cette réhabilitation en présence du directeur de l'aviation civile et de la météo. « L'engagement pris par le ministre a redonné espoir aux habitants de la région et aux inconditionnels de l'aéronautique en particulier », note M. Hallam. De l'avis de bon nombre de personnes, la relance des activités de l'aérodrome qui est vivement souhaitée, est à même d'ouvrir à moyen terme des perspectives prometteuses tels que le développement du transport aérien, la messagerie, la conduite d'opérations de secours, de lutte contre les incendies de forêts et antiacridienne, voir même des atterrissages d'urgence. Relance effective L'aérodrome de Sidi Bel Abbes qui dispose d'une piste d'atterrissage de 1 600 conforme aux normes requises, fait partie intégrante de l'histoire de la ville. Construit au début du siècle dernier, il a abrité l'un des plus prestigieux clubs aéronautiques d'Afrique du Nord : le Club Aéronautique Bel Abbessien (CABA). Crée en 1931, le CABA est devenu, dès 1933, le premier aéro-club d'Afrique du Nord et d'Europe avec plus de 1000 membres, 40 pilotes et 23 avions particuliers. Après la 2ème guerre mondiale, le CABA a ressuscité avec un avion école STAMP et un Tiger-Moth de récupération. En 1950, le CABA possédait une douzaine d'appareils divers qui étaient soigneusement entretenus dans la station service aéronautique. En 1954, les 2 pistes du CABA ont été tapissées en dur et prolongées. Il a été également doté d'une tour de contrôle, d'une station météo et d'un équipement performant permettant le vol de nuit. Après l'indépendance du pays, l'aérodrome a constitué l'un des meilleurs centres de formation aéronautique, en particulier pour les pilotes privés. A titre indicatif, plusieurs pilotes de chasse ou de lignes commerciales ont débuté leurs carrières au sein de l'aéro-club de Sidi Bel Abbes. Dirigé par une association à but non lucratif et par des bénévoles, l'aéro-club fonctionne depuis plusieurs années grâce aux maigres cotisations de ses membres et aux rares subventions étatiques. « Le capital humain et infrastructurel existant doit être réhabilité et valorisé à la faveur de la volonté exprimée par les Belabbessiens amoureux de l'aéronautique », considèrent les membres de l'aéro-club qui, à l'occasion, réitèrent leurs revendications pour une relance effective des activités aéronautiques. Des revendications portant notamment sur la mise en place de la clôture du périmètre de sécurité, le balisage de la piste d'atterrissage et surtout l'interdiction immédiate de toute construction aux abords de la piste.