Le rouge est appelé ah?mar en arabe et azegagh en berbère. Cette couleur est d?abord vue comme la couleur du sang : h?mar ki ddem, d azegagh am idamen (rouge comme le sang). C?est aussi la couleur du feu. Ces deux référents, sang et feu, auxquels la couleur est associée, déterminent son symbolisme : vie, force, puissance? Déjà, dans la préhistoire, les Berbères peignaient de rouge les squelettes de leurs morts. Cet emploi funéraire du rouge se retrouve dans les anciennes cultures, notamment chez les Grecs. L?ocre ? une argile colorée en jaune ou en rouge par des oxydes de fer ? est, depuis la préhistoire aussi, la couleur préférée des artistes berbères : la peinture orne les parois des cavernes, les poteries et les tapisseries. Dans l?orfèvrerie kabyle traditionnelle, les bijoux s?ornent de cabochons en corail dont le rouge flamboyant est mis en valeur par d?autres couleurs, notamment le bleu. Le rouge est, dans la culture algérienne, le symbole de la vie dans ce qu?elle a de plus, de force, de puissance et d?éclat. Le rouge est traditionnellement associé aux fards que les femmes, autrefois, employaient pour embellir leur teint ; jadis, elles les fabriquaient elles-mêmes, aujourd?hui, elles utilisent du rouge à lèvres qu?elles font fondre dans la paume de la main et dont elles se frottent les joues. Elles se rougissent également les gencives en mâchant de l?écorce de noyer (swak en arabe, agussim en berbère). A un autre niveau de la signification, la couleur rouge fait partie des «couleurs nationales» de l?Algérie : le vert, le blanc, et le rouge, cette couleur étant portée par un croissant et une étoile, le premier symbolisant la religion musulmane, la seconde la notoriété et la gloire.