Dans la tradition algérienne, la couleur est très valorisée. Le rouge est d?abord vu comme la couleur du sang : «hmar ki ddem», dit-on en arabe, «d azeggagh am idamen», en berbère (rouge comme le sang). C?est aussi la couleur du feu. Ces deux référents, sang et feu, auxquels la couleur est associée, déterminent ses principaux symboles : vie, force, puissance? On sait que dans la préhistoire, les Berbères peignaient de rouge les squelettes de leurs morts ; l?ocre ? une argile colorée en jaune ou en rouge par des oxydes de fer ? est, depuis la préhistoire aussi, la couleur préférée des artistes maghrébins : la peinture orne les parois des cavernes, les poteries et les tapisseries. Dans l?orfèvrerie traditionnelle, les bijoux s?ornent de cabochons de corail dont le rouge flamboyant symbolise la vie. Le rouge est traditionnellement associé aux fards que les femmes algériennes emploient pour embellir leur teint : autrefois, elles les fabriquaient elles-mêmes ; aujourd?hui, elles utilisent du rouge à lèvres qu?elles font fondre dans la paume de la main et dont elles se frottent les joues. Elles se rougissent également les gencives en mâchant de l?écorce de noyer (swak, agusim). A un autre niveau de la signification, la couleur rouge fait partie des couleurs nationales de l?Algérie : le vert, le blanc et le rouge, cette couleur étant portée par un croissant et une étoile, le premier symbolisant la religion musulmane, la seconde la notoriété et la gloire. (à suivre...)