Rencontre Le ministère de la Culture a organisé, dimanche, au Théâtre national, une journée d?étude sur le vécu du théâtre en Algérie, à laquelle des spécialistes et des directeurs des théâtres régionaux ont pris part. Dans son allocution inaugurale, Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, a évoqué l?intérêt accordé par le ministère de se pencher sur la question du théâtre, et son ambition de relancer l?activité théâtrale, tout en précisant que l?institution est consciente des difficultés que traverse le théâtre. Elle a ainsi formulé son soutien pour résoudre la crise que connaît le théâtre algérien depuis près de deux décennies, en assurant que le théâtre sera l?une des préoccupations majeures de son département pour 2005, en soumettant le «dossier théâtre» au Conseil de gouvernement. Mme Khalida Toumi a ensuite évoqué les initiatives qui seront entreprises par le ministère de la Culture, à savoir : restaurer les théâtres et restructurer le métier, ouvrir d?autres espaces à même d?accueillir l?activité théâtrale, former scientifiquement les gens du métier, soutenir et encourager la production et la diffusion du produit théâtral, organiser incessamment le mois du théâtre pour que le public renoue avec le théâtre, et enfin créer et institutionnaliser les festivals liés à l?activité théâtrale. Selon Mekhlouf Boukrouh, universitaire, le théâtre algérien végète dans une léthargie criante. Cette crise trouve son origine dans une mauvaise organisation et gestion du métier du théâtre. Pour le conférencier, les textes qui régissent le théâtre sont révolus, ils ne correspondent nullement à la réalité présente. Bouziane Ben Achour, critique de théâtre, a insisté, lors de son intervention, sur la nécessité de restructurer le théâtre, de renouveler sa gestion et son organisation selon de nouveaux textes qui devront répondre à ses besoins, de préserver les théâtres qui sont le porteur du patrimoine national et le lieu de la mémoire collective et de les garder comme des locomotives véhiculant et promouvant le IVe art dans sa diversité. «L?homme du théâtre doit montrer qu?il est du métier.» Kamel Yaïch, directeur du Théâtre régional de Batna, intervient dans cet ordre d?idées : «L?activité théâtrale est hautement intellectuelle, et ceux qui la pratiquent doivent être compétents et à la hauteur.» C?est à ce moment-là que, selon l?intervenant, le théâtre peut trouver une issue à sa crise et s?épanouir pleinement. De son côté, Omar Fetmouche, directeur du Théâtre régional de Béjaïa, a précisé, dans son intervention, que «le théâtre est une affaire d?Etat», que «le produit théâtral doit s?inscrire dans l?ordre du jour du gouvernement». Et, tenant compte de son expérience de théâtre indépendant, il affirme que le théâtre indépendant, ou celui des coopératifs peut venir en aide au théâtre étatique. «Les initiatives des compagnies théâtrales indépendantes permettent de relancer le théâtre de l?Etat.» Enfin, et pour conclure, Abdelhamid Ramdani, directeur du Théâtre régional de Constantine, préconise de créer le marché du spectacle répondant à la loi de l?offre et de la demande. Cette journée d?étude basée sur le dialogue et l?échange des expériences ainsi que sur les suggestions et les propositions, a pour but de débattre de la situation actuelle du théâtre et de proposer des solutions pour parvenir à arrêter une stratégie en vue de prendre définitivement en charge le IVe art.