Le Real Madrid et la Juventus Turin, les deux clubs des grands championnats européens qui ont remporté le plus de titres de champion, 29 pour l'Espagnol et 27 pour l'Italien, s'affrontent, aujourd?hui à Madrid, en 8e de finale aller de la Ligue des champions de football. La comparaison des palmarès des deux formations en présence confère indéniablement à ce match un label de «finale avant l'heure». D'un côté, le Real Madrid et ses 29 Ligas, 17 Coupes d'Espagne et 11 Coupes d'Europe (neuf C1 et deux C3). De l'autre, la Juventus Turin et ses 27 championnats d'Italie, neuf coupes nationales et six coupes d'Europe (deux C1, une C2 et trois C3). En plus de pouvoir se targuer de vitrines bien remplies, les deux clubs sont aux avant-postes dans leur championnat respectif. Le Real, malgré une défaite samedi face à l'Athletic Bilbao, est deuxième de la Liga, à sept points du FC Barcelone. La Juventus partage la première place du Calcio avec le Milan AC. En outre, deux des plus beaux effectifs du football européen, avec au total cinq Ballons d'or - Ronaldo (1997 et 2002), Zidane (1998), Figo (2000), Owen (2001) pour le Real et Nedved (2003) pour la Juventus - seront face à face sur la pelouse du Santiago-Bernabeu. Ce Real-Juve est aussi l'occasion d'un duel à distance entre probablement les deux meilleurs gardiens du monde, l'Espagnol Iker Casillas et l'Italien Gianluigi Buffon. Pour autant, au mois de décembre 2004, à l'évocation de ce huitième de finale, il n'était pas insensé d'imaginer le club turinois ne faire qu'une bouchée de son rival madrilène. Le 18 décembre, pour son dernier match avant la trêve hivernale, la Juventus concédait le nul à domicile devant le Milan AC (0-0) mais conservait quatre points d'avance en tête du Calcio sur l'adversaire du jour. Le Real Madrid, battu le 22 décembre au Santiago-Bernabeu par le FC Séville (0-1), se retrouvait alors à la cinquième place du classement, à 13 points du FC Barcelone. Mais deux mois plus tard, la Juve de Capello n'est plus souveraine en Italie et le Real, bien que restant sur une défaite en Liga, s'est refait une santé sous la houlette de Vanderlei Luxemburgo. L'entraîneur brésilien, qui a posé ses valises à Madrid le 30 décembre, a fait gagner 21 points - sur 24 possibles - à sa nouvelle formation.