Prix Bien que les portables soient abordables dans les banlieues algéroises, il n?en demeure pas moins qu?il n?y a pas moyen de négocier. Les bonnes affaires ne se font pas dans les banlieues situées loin des marchés parallèles. A Aïn Benian, localité située à l?ouest d?Alger, les commerçants affichent leurs prix et écartent toute possibilité de les revoir. Travaillant essentiellement avec des fournisseurs agréés, ils prélèvent juste leur marge tout en essayant de ne pas faire fuir le client. Certes, ces commerces sont loin de la d?lala de Bab El-Oued ou du marché de Chéraga, mais certains clients, outrés par les prix abusifs pratiqués par des commerçants, n?hésitent pas à prendre le bus pour se procurer un portable pour 100 ou 200 DA de moins. «Ce n?est pas grand-chose, mais c?est mieux que de se sentir volé», dira Samir, 30 ans, vendeur dans une épicerie. «Un magasin de téléphones portables, mitoyen avec celui où j?exerce ma profession, ne me sert que pour connaître les nouveautés qui sont rentrées dans le pays», ajoute-t-il. Il faut dire que son salaire de vendeur ne lui permet pas de faire des folies. L?envie de frimer étant plus forte, il est obligé d?acheter un portable bourré d?options. «Dans un magasin, ils sont carrément inabordables alors, le vendredi, je prends le chemin de Chéraga pour trouver ce que je recherche.» Comme les bonnes affaires ne sont pas courantes, il se contentera d?un Nokia 3100 acheté à 5 800 DA alors qu?en magasin, il est cédé à 6 600 DA. Pour 800 DA de différence, il se sentira moins lésé, pense-t-il. Il pourra ainsi se targuer d?avoir réussi à négocier un produit qui coûte plus cher dans les «échoppes». A propos de savoir s?il se pose des questions sur l?origine du produit, Samir préfère croire que c?est son propriétaire qui l?a cédé «pour s?en procurer un autre, plus beau. C?est ce que je fais aussi. J?en vends un tous les deux mois, cela ne fait pas de moi un voleur».