InfoSoir : L?Unac fête son quarantième anniversaire. Quel constat faites-vous de la situation des arts plastiques en Algérie ? Abdelhamid Laâroussi : Les arts plastiques ont connu beaucoup d?aléas. En dépit des événements c?est une discipline qui a toujours été présente. Pour faire un état des lieux, je dirai que les arts plastiques ne sont pas bien situés dans l?histoire. Le colonialisme nous a fait perdre beaucoup de repères. Nous avons des vestiges qui témoignent de l?existence de l?art, depuis longtemps. Nous avons les fresques du Tassili, l?art berbère aussi est très significatif. Il y a eu également des métissages et des influences multiples aux différentes occupations. La décennie écoulée a été néfaste pour l?art et la culture en général, mais je reste optimiste en considérant qu?il y a une évolution en dépit des écueils rencontrés dans l?exercice de l?art. Y a-t-il une école algérienne de peinture ? Il est difficile de situer avec exactitude le moment où l?Algérien a commencé à s?intéresser à l?art. Cependant on peut facilement parler d?art contemporain. Durant la période coloniale quelques Algériens privilégiés ont pu avoir accès à l?instruction. L?Ecole algérienne est née avec Racim. Il se peut qu?il y ait d?autres précurseurs. Il a tracé la voie à la pratique artistique à travers la miniature. Quel est le rôle de votre association ? C?est une association qui réunit l?ensemble des artistes algériens. Elle a été créée en 1963. C?est l?ancienne Unap devenue Unac avec une autre forme de réglementation et de fonctionnement. Nous vivons par l?action culturelle. Nous nous occupons de tout ce qui est apport social pour l?artiste. Nous organisons des expositions, des salons à l?intérieur du pays et à l?étranger. Nous ?uvrons à ce que l?artiste soit présent sur le terrain. Quelles sont les difficultés que rencontre un artiste peintre ? Elles sont surtout d?ordre matériel : manque de locaux, d?ateliers, cherté des matériaux de travail. Mais surtout nous ne disposons d?aucune couverture sociale. Beaucoup n?arrivent pas à joindre les deux bouts. A l?instar des autres artistes, revendiquez-vous un statut ? Ce que nous revendiquons surtout c?est une aide directe de l?Etat notamment en début de carrière. Les matériaux sont extrêmement chers et prétendre organiser une exposition nécessite beaucoup d?argent. Mais l?idéal, pour nous, serait d?avoir une couverture sociale.