Le camp sahraoui d'Awserd, près de Tindouf, vient d'accueillir le Festival international du film du Sahara, qui a permis à des réfugiés isolés du monde depuis trente ans, de voir, pour la première fois, des films sur grand écran. Le festival, qui s'est déroulé entre le 3 et le 6 mars, est «un moyen d'apporter une autre réalité aux réfugiés», selon son président, le réalisateur péruvien Javier Corcuera. Parmi les films choisis, aucun américain, mais l'indien Devdas, le sénégalais Madame Brouette, le cubain Vampires à La Havane, Salvador Allende, un film du Chilien Patricio Guzman et beaucoup de longs métrages espagnols. Le festival a instauré des ateliers permanents de montage et de maniement de caméras numériques afin de permettre aux Sahraouis de maîtriser les outils de la communication moderne et «d'envoyer leurs propres messages», selon Corcuera, avec, à l'horizon, la création de la première chaîne de télévision sahraouie à l'automne. Le camp de Smara avait accueilli, en décembre 2003, la première édition de ce festival organisé par des cinéastes espagnols et le Front Polisario.