Un rassemblement s'est tenu au lieu dit Château royal, à Ben Aknoun, sur les hauteurs d'Alger, en présence de Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, Aboubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, et Hubert Colin de Verdière, ambassadeur de France en Algérie. Etaient également présents des membres de l'association Max-Marchand, Mouloud-Feraoun et leurs amis, plusieurs anciens élèves du défunt, ainsi que les responsables des communes de Tizi Ouzou et Ben Aknoun. Une gerbe de fleurs a été déposée au pied du mur qui porte encore les traces de la fusillade, avant que l'orchestre national installé pour la circonstance, n'entonne Ikhouani (mes frères, n'oubliez jamais vos martyrs). Les qualités qui distinguaient Feraoun et ses compagnons ont été largement rappelées par de nombreux intervenants qui ont insisté sur les prises de position des victimes de l'attentat en faveur de la cause nationale du peuple algérien. «Le projet que les éléments de l'OAS ont voulu liquider, à travers la liquidation physique de Mouloud Feraoun et de ses compagnons est toujours vivant», a affirmé Mme Toumi mettant l'accent sur la nature du combat du peuple algérien «qui n'était pas dirigé contre le peuple français mais contre le système colonial». «Un espace contre l'oubli» sera édifié à l?endroit où Mouloud Feraoun et ses compagnons furent assassinés, a encore dit la ministre. M. Aoudia, fils de Salah, l'une des victimes de l'attentat, devait insister, pour sa part, sur «l'étendue de l'amitié franco-algérienne». Mouloud Feraoun avait été assassiné avec cinq de ses collègues lors d'une séance de travail en leur qualité d'inspecteurs d'enseignement. Ce jour-là, l?auteur du Fils du pauvre, ainsi que ses amis, Ali Hamoutène, Salah Aoudia, Etienne Basset, Robert Aymaret et Max Marchand, ont été criblés de balles par une horde sanguinaire de l?OAS qui fit irruption dans une salle du Château royal de Ben Aknoun, sur les hauteurs d?Alger, où ils tenaient leur réunion.