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Bab Ezzouar
Tribou, la colère
Publié dans Info Soir le 18 - 03 - 2005

Protestation Pour la deuxième fois en un mois, les jeunes du quartier Tribou, situé entre Bab Ezzouar et la cité Sorécal ont coupé, hier, vers 18 h, la route menant de Bab Ezzouar à Bordj El-Bahri.
«Ils ont brûlé des pneus et occupé la route», raconte un témoin. «Tout a commencé lorsqu?il y a eu un petit attroupement de jeunes. D?autres les ont rejoints pour former un groupe plus important. Là ils ont décidé de couper la route», ajoute un autre qui a assisté à cette action de protestation. «Les automobilistes affolés rebroussaient chemin, dira un autre. Les jeunes ont occupé la route, en brûlant des pneus». La colère s?est propagée. Au bout d'une demi-heure, les forces de sécurité, accompagnées des éléments de la Protection civile, sont arrivées en force, avec des camions-citernes. «On aurait dit que Bab Ezzouar brûlait», ironise un jeune étudiant. Les jeunes ont cédé la voie publique aux autorités qui s'affairaient à réguler la circulation. «Il n?y pas eu d'affrontements avec les forces de sécurité», précise un habitant du quartier. Visiblement en colère, un jeune parle en gesticulant : «Les autorités nous traitent avec mépris.» «Nous voulons attirer l'attention des hautes autorités», dira un autre.
Pour situer l?origine de cette colère, il faut remonter à 1989 «lorsque nous avons décidé de revendiquer des logements». A l'époque, les autorités locales «nous ont promis de prendre en charge rapidement le problème». Mais au fil du temps, la revendication a été oubliée et les dossiers aussi. «En 1995, le problème refait surface avec violence puisque les habitants avaient décidé d?occuper la rue. Les autorités locales s?étaient déplacées et une solution avait été trouvée. On nous avait donné des décisions d?attribution de lots de terrain», raconte un habitant qui précise que 150 familles en avaient bénéficié. «Par la suite, on s'est rendu compte que ce n'étaient que de vaines promesses», proteste un autre habitant. Les décisions existent, mais pas les lots de terrains promis. «Les autorités nous ont bernés.» Il y a un mois, le même problème avait été à l?origine d?une action de protestation plus violente. Des affrontements avaient opposé les services de l'ordre aux habitants, notamment des jeunes qui voulaient «en finir une fois pour toutes avec ce problème», dira Hamid. Cependant, devant le «nombre impressionnant» des forces déployées, les habitants ont ravalé leur colère. Mais ils ne désarment pas pour autant : «Nous voulons que les hautes autorités se penchent sur notre cas.»


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