Les habitants du quartier Tribou de Bab Ezzouar (Alger-est) ont fermé, hier soir, à la circulation automobile l'axe routier reliant l'autoroute de l'Est à la localité de Bordj El Bahri. Cette nouvelle action de protestation intervient, déclare un membre du comité des sages, suite aux promesses non tenues du premier responsable de la circonscription administrative de Dar El Beïda, territorialement compétent. La principale revendication des 250 familles (chiffre communiqué par l'association du quartier) de Tribou concerne le logement. Ces citoyens sont confrontés, depuis 1978, aux nuisances que produit, à longueur de journée, une centrale électrique située à côté des anciennes habitations. Au lendemain des manifestations publiques provoquées dans l'après-midi du 28 mai 2006, le wali délégué de Dar El Beïda, Benmansour Abdellah, avait, en effet, promis, lors d'une réunion avec le comité du quartier, de dégager un quota de 20 logements et 25 chalets au profit de ces habitants. Il a promis également, selon toujours les représentants des citoyens de Tribou, des aides sociales, dans le cadre du dossier du séisme, à 45 familles ainsi que des étals commerciaux dans le marché 8 Mai 1945 de Sorecal (Bab Ezzouar) pour les jeunes chômeurs. Le wali délégué s'était fixé un délai, au plus tard, jusqu'à juillet 2006 pour donner suite à ses engagements. La daïra de Dar El Beïda a finalement dégagé un quota de 25 chalets en août de la même année avec, indique-t-on, la promesse de réserver, en septembre, un lot de 30 autres chalets ainsi que les 20 logements promis en mai. Cette nouvelle promesse n'a pas été honorée, puisque les concernés attendent toujours les logements, le reste des chalets, les étals et les aides sociales. C'est la raison pour laquelle ils ont investi hier la rue. Les résidents de Tribou ne sont pas cependant à leur deuxième manifestation publique. Ils ont occupé, le 5 février 2005, le même tronçon routier pour forcer les responsables locaux de mettre fin à leur « calvaire ». « La wilaya déléguée de Dar El Beïda et l'Apc de Bab Ezzouar ont mis sur pied, aujourd'hui (7 février 2005, ndlr.) une commission à laquelle sont associés les délégués des citoyens. Ce cadre servira à recenser la totalité des problèmes, en particulier le logement », avait déclaré à El Watan (8 février) le président de l'Apc de Bab Ezzouar qui avait déploré les émeutes de dimanche soir. Près d'une année après, la situation est toujours pendante. C'est devenu désormais une tradition : à Tribou, chaque année une émeute.