Tendance Le Nigeria pourrait espérer offrir le premier pape africain depuis 1500 ans, en la personne du cardinal Francis Arinze. Ce pourrait être possible, si le Vatican décidait de suivre l'évolution démographique de l'Eglise et son rapide développement dans le Tiers monde, et notamment sur le continent noir. Ces 20 dernières années, le nombre de catholiques est passé de 50 à 90 millions en Afrique. Plus des deux tiers des fidèles de la Trinité viennent des pays du Sud. Et cette tendance va se poursuivre, les pays en développement ayant une forte croissance démographique, et les vocations se faisant de plus en plus rares en Occident. Le cardinal allemand Joseph Ratzinger, le bras droit du pape, a d'ailleurs, déclaré que l'élection d'un pape africain «serait un signe positif pour toute la chrétienté». Le dernier pape originaire d'Afrique fut Gelasius Ier qui dirigea les destinées de l'Eglise entre 492 et 496, alors que l'Europe était encore très influencée par le paganisme. Parmi les candidats possibles à la succession de Jean -Paul II, dont l'état de santé s'était encore dégradé vendredi, figure Mgr Francis Arinze, 72 ans, actuellement préfet de la Congrégation pour le culte divin au Vatican, et numéro quatre dans la hiérarchie de l'Eglise. Il est l'un des proches conseillers de Jean-Paul II et partage avec lui les valeurs les plus conservatrices du catholicisme romain. Vendredi, les catholiques nigérians étaient concentrés sur leurs prières pour le rétablissement de leur chef spirituel et laissaient pour l'instant de côté les spéculations prématurées concernant son successeur. En revanche, l'arithmétique vaticane joue contre la candidature africaine : sur les 117 cardinaux, âgés de moins de 80 ans, qui élisent en conclave le souverain pontife, 66 viennent d'Europe alors que seulement 13 sont originaires d'Afrique. Selon les experts, il y a de fortes chances pour que le prochain pape soit Italien, après le règne du Polonais Karol Wojtyla, comme cela l'a été pendant des siècles.