Résumé de la 2e partie Un adolescent, adepte du Temple du peuple du révérend Jim Jones, se donne la mort à la sortie d?un prêche du maître. Le père du jeune homme pointe un doigt accusateur en direction de Jim Jones : «Il a tué mon fils !» Le révérend se défend aussitôt : «Je n?ai jamais dit à ce jeune homme de se jeter sous le métro !» Il ne le lui a jamais dit, soutient le père, mais ce sont ses idées sur la fin du monde et le châtiment des pécheurs, qui l?ont poussé au suicide. La presse, la radio et la télévision s?emparent de l?affaire. Des émissions sont organisées au cours desquelles on confronte partisans de la secte et adversaires. Bien entendu, on donne la parole à Jim Jones qui crie à la persécution. Il se compare aux premiers chrétiens que les Romains, parce qu?ils ne pouvaient leur faire abjurer leur foi, les jetaient aux fauves. «Mais ma foi est forte ! s?écrie-t-il, aucun persécuteur ne me la fera renier !» Le suicide du jeune homme, loin de lui porter préjudice, va lui faire de la publicité et lui attirer de nouveaux adeptes. Il est vrai que Jim Jones est un homme qui sait parler et convaincre. Quelques jours après, l?émotion soulevée par le suicide du jeune disciple du Temple du peuple, tombe. L?attention du public porte sur d?autres sujets? Jones, lui, jubile : on a parlé de son Temple, les nouvelles recrues et des dons affluent? L?argent est versé sur un compte au nom du révérend : sa fortune sera estimée à onze millions de dollars? Cependant, si les adeptes arrivent en grand nombre au Temple du peuple, beaucoup repartent au bout de quelques jours ou de quelques semaines seulement de vie dans la secte. Si certains sont rebutés par les croyances absurdes de la secte qu?ils découvrent au bout de quelques jours seulement, d?autres sont découragés par sa discipline spartiate. «On ne dort que quelques heures, expliquent les transfuges, on mange très peu et souvent uniquement des légumes et des fruits, et quand on ne travaille pas, on est tout le temps en train de marcher? Le révérend dit que l?oisiveté est la mère de tous les vices !» Mais par-dessus tout, le révérend interdit à ses adeptes la solitude. Personne ne doit rester seul ne serait-ce qu?un court instant. L?intention du révérend est très claire : personne ne doit se retrouver seul pour ne pas se poser de question, pour ne pas remettre en cause le gourou? Au demeurant, celui-ci ne regrette pas ceux qui partent car, répète-t-il, il n?a pas besoin de faibles. «Mes disciples, dit-il, doivent croire à ce que je dis et ils doivent faire ce que je leur demande. Ils me doivent un amour et une obéissance totale !» Ceux qui restent sont, en effet, comme les voit Jim Jones : de véritables jouets entre ses mains, taillables et corvéables à merci. Il pense à leur place, il agit à leur place, leur argent, leurs biens et même leur vie lui appartiennent. Et il n?est pas exagéré de dire que leur vie appartient au gourou ! (à suivre...)