Réalité Selon les sévères lois militaires des Etats-Unis, la désertion peut être punie même de la peine de mort, même si la dernière exécution date de 1945 et les peines les plus récentes de six mois à un an de prison. L'annonce de démissions de soldats est fréquente dans les journaux, caisses de résonance du patriotisme américain. Pablo Paredes, Jeremy Hinzman, Brandon Hughey et tant d'autres soldats se débattent aujourd'hui entre la solidarité d'une partie de leurs compatriotes et la condamnation d'une majorité qui continue de penser que la guerre en Irak était justifiée et que personne, en fin de compte, ne les avait obligés à s'engager dans l'armée. Le Pentagone a enregistré 500 000 «incidents» disciplinaires, mais il manque des données précises. La désertion, les troubles psychologiques et d'autres problèmes de santé en sont les causes principales, selon diverses sources. L'organisation pacifiste de Massachusetts Peace Abbey, à partir de divers calculs, a donné un nombre approximatif de soldats qui ont abandonné le sol irakien et dont le département de la Défense évite de parler. Peace Abbey, selon le quotidien Opinion de Los Angeles, s'est appuyé sur un rapport de l'hebdomadaire parisien Le Canard enchaîné, lequel, en décembre dernier, a annoncé qu'en fin d'année 2003, 1 700 militaires avaient déserté en Irak. En 2004, 2 774 soldats ont déserté la guerre, mais ceux gui souhaitent abandonner l'armée sont environ 3 000 chaque mois. Le groupe pacifiste en a ajouté 7 000 autres atteints de problèmes psychologiques et de diverses maladies, plus les mutilés de guerre et d'autres catégories de blessés qui ont refusé de réintégrer le théâtre des opérations militaires. Le Pentagone a seulement admis publiquement l'existence de 600 soldats, considérés comme «absents sans autorisation», qui ont disparu sans prévenir et qu'on appelle Absent without leave (Awol). De l'avis de Tom Ensing, directeur de la revue Citizen Soldier, accepter un nombre plus grand discréditerait le département de la Défense.