Souci La principale préoccupation des architectes et autres universitaires est la question du foncier. Selon ces professionnels, le foncier doit être sérieusement pris en charge par les autorités compétentes pour mettre dans de bonnes conditions ce projet. Car, «toute la conception en dépend», dira un architecte. «L'architecte doit avoir une idée de la superficie sur laquelle il est appelé à travailler», estime Youba, architecte. Même remarque du côté des cadres appelés à fournir des études d'aménagement urbain. «Il s?agit tout d?abord de repérer les assiettes et le tissu sur lequel sera posée cette masse de béton, en prenant en considération tous les détails du cadre de vie», explique, pour sa part, Idir. «Pour réussir ce projet, les autorités doivent soustraire 46 000 ha au secteur de l'agriculture», avance Mme Bouhired architecte, sans toutefois fournir de détails sur ces calculs. Mais elle mettra le doigt sur un point qui risque, au demeurant, de compromettre ou de retarder le bon déroulement du projet, à savoir le trafic du foncier urbain. «La promotion foncière est dévolue aux agences foncières publiques communales ou de wilayas qui agissent pour le compte des collectivités locales. Un trafic grandeur nature entoure le foncier. Les assiettes foncières ainsi cédées à des prix administrés et sous-évaluées sont détournées de leurs destinations initiales et alimentent le marché informel du foncier», dira Mme Bouhired. Du côté des autorités, on rassure. «Des étapes considérables ont été franchies.» Les assiettes foncières ont été, en effet, prospectées au niveau de l?ensemble des wilayas. «Des assurances nous ont été données par tous les offices et directions du logement et de l?urbanisme quant à la disponibilité des terrains à la suite de leur repérage à partir des instruments d?urbanisme approuvés», relève M.Hamimid donnant des détails : «Le terrain urbanisable disponible est estimé à 94 000 ha qui, à raison d?une densité brute de 30 logements par hectare, permettra l'implantation de 2 820 000 logements.» Cette disponibilité de terrains varie d?une wilaya à une autre : pour les vingt-trois wilayas du littoral, la disponibilité actuelle de terrains urbanisables est de 31 m2 par habitant. Pour les quinze wilayas des Hauts-Plateaux, elle est de 380 m2 par habitant, alors que dans les dix wilayas du Sud, elle atteint 110 m2. «Chaque wilaya a désormais son plan local de l?habitat, document dans lequel sont recensés les besoins de chaque commune», précise le ministre.