Le baptême de l'air de l'avion géant A380, hier, mercredi, a donné l'occasion à l'européen Airbus de vanter les mérites de son dernier-né, destiné à supplanter le 747 de Boeing, dans un contexte de vive concurrence face au constructeur aéronautique américain. Le premier vol d'essai du plus grand avion de ligne du monde s'est déroulé sans encombre sous le regard des télévisions du monde entier. Pendant la durée du vol, les équipes d'Airbus se sont succédé devant la presse pour démontrer la supériorité de leur super-jumbo face au 747 de Boeing, jusqu'à présent seul maître des cieux sur ce créneau. «Une cabine plus large, de meilleures performances, un appareil plus silencieux et plus économique», ont martelé les dirigeants, graphiques à l'appui. Sur le plan commercial, l'A380, capable de transporter entre 555 et 840 passagers suivant les versions (contre 416 pour le 747), tient pour l'instant ses promesses : 15 transporteurs ont déjà pris 154 engagements d'achats, dont 144 commandes fermes. Selon M. Forgeard, «d'autres commandes sont attendues cette année». A contrario, selon Philippe Jarry, directeur d'Airbus chargé de la stratégie, «le 747 est en perte de vitesse». «C'est normal, il a fait son premier vol en 1969», a-t-il ajouté. Mais le groupe reste sur ses gardes. Boeing pourrait en effet décider de lancer prochainement une version allongée de son jumbo-jet, le 747 Advanced. Le constructeur américain n'a pas l'intention de se laisser faire. Ouvertement sceptique sur les chances de réussite commerciale de l'A380, faute selon lui d'un marché suffisant, Boeing mène parallèlement l'offensive sur le créneau le plus lucratif d'Airbus : celui des long-courriers de moyenne capacité, de type A330. Un an après son lancement, le 787 Dreamliner de l'américain, peu gourmand en carburant, rencontre un franc succès auprès des compagnies aériennes, frappées de plein fouet par la hausse du prix du carburant.