Ancrage Le commerce de la friperie, qui est désormais entré dans nos m?urs, a encore de beaux jours devant lui. L?augmentation du nombre de boutiques et d?étals des marchés qui lui réservent des espaces de vente de plus en plus importants atteste de l?engouement pour le vêtement usagé d?une population dont le pouvoir d?achat s?érode graduellement avec les années. Autrefois réservée aux plus démunis qui se rabattaient sur les stocks locaux pour se vêtir, la consommation de friperie tient, aujourd?hui, une place de plus en plus grandesur le marché. Sa clientèle s?est diversifiée et même une grande partie de la classe moyenne y trouve son compte. C?est une nouvelle culture qui s?installe dans nos m?urs. Il y a quelques années encore, par nécessité, certains s?aventuraient dans les marchés de fripe pour s?acheter à la sauvette une robe ou une veste, espérant ne pas être vus par leurs connaissances. Aujourd?hui, on s?y rend de façon presque ostentatoire, on fouille dans les tas jusqu?à dénicher «la bonne affaire» qu?on vantera devant ses amis : «devine combien m?a coûté cet ensemble ? 600 DA à la fripe, pas plus. on le croirait neuf !» Les marchés de vêtements usagés ne désemplissent pas. Hommes, femmes, enfants, il y en a pour tous les goûts, pour toutes les occasions, du maillot de bain deux-pièces aux doudounes rembourrées destinées à d?autres climats, mais qu?on s?obstine à porter pour faire «branché».