Changement Le président de la JS Kabylie, Moh-Chérif Hannachi, a beau multiplier, ces derniers temps, les déclarations et les sorties, y compris avec les supporters, la menace Khalef devient de plus en plus grandissante. A l?approche de la fin de saison, le débat bat son plein en Kabylie et à Tizi Ouzou, plus particulièrement sur l?avenir du grand club du Djurdjura et de son président qui, une fois encore, est fortement contesté par une opposition réactivée et une bonne frange des supporters. Il faut dire que Hannachi a été vite rattrapé par les résultats de son équipe et le ratage de tous les objectifs cette saison, au point qu?une assemblée générale devient incontournable pour recadrer les choses, et pourquoi pas provoquer le changement tant souhaité par l?opposition. Cette dernière ne s?est d?ailleurs pas empêchée d?exiger de la DJSL de Tizi Ouzou la révision de la composante de l?assemblée générale du club, estimant que celle-ci est quasiment acquise à Hannachi qui, lors de la dernière AGE, a été réélu pour un nouveau mandat sans aucun concurrent. Autre exigence de l?opposition, la tenue de l?assemblée générale avant même la fin de l?actuel exercice ou à la limite juste après et non pas en juillet ou en août, car à ce moment-là la démobilisation serait à son comble et Hannachi aurait facilement les coudées franches pour conserver son fauteuil. Il faut donc battre le fer tant qu?il est chaud. L?opposition, incarnée par les anciens joueurs, Iboud et Amara, entre autres, et que Hannachi ne cesse de descendre en «feu» à chaque occasion, n?est pas la seule à demander le changement. Il y a les supporters. Les fans kabyles avaient déjà tourné le dos à leur club depuis quelque temps en boycottant les sorties des Canaris au stade du 1er-Novembre, rejetant ainsi la gestion et les choix de Hannachi. A leurs yeux, la JSK est en train de perdre peu à peu l?image qu?elle s?est construite durant des décennies grâce à une stabilité exemplaire, à une gestion bien structurée et à la limite professionnelle d?hommes dévoués et légendaires et surtout à un palmarès exceptionnel. Et c?est justement ce palmarès qui donne une certaine légitimité à Hannachi. D?ailleurs, sous son règne, la JSK a obtenu un championnat (2004), une coupe des vainqueurs de coupe (1995) et trois coupes de la CAF (2000, 2001 et 2002) qu?aucun autre club algérien n?a pu obtenir. Mais avec le temps cela suffit-il à le maintenir encore à son poste ? Pour beaucoup, la légitimité historique est révolue et place à la pratique démocratique réelle. Sans Hannachi, la JSK survivra, disent les plus durs, mais sans la JSK, Hannachi retournera à l?histoire sans plus. Fort de son palmarès, de ses assurances financières et de ses appuis politico-sportifs, Hannachi ne lâchera pas aussi facilement le morceau et usera de tous les stratagèmes pour déstabiliser ses adversaires. Le partisan du «après moi le déluge», a fini par en exaspérer plus d?un. Et même si ses opposants n?ont pas la garantie de faire mieux que lui, pour eux Hannachi a multiplié les maladresses : il navigue de plus en plus seul, il a fait le vide autour de lui en marginalisant tous les anciens joueurs qu?il a souvent accusés de vouloir déstabiliser le club ; sa gestion et ses choix sportifs sont de plus en plus incohérents, il a cultivé une haine viscérale avec l?USMA et son président Saïd Allik. Sans oublier ses anicroches avec le pouvoir et ses sorties médiatiques où il n?a épargné personne par ses critiques au point de pousser certains, comme Sandjak, à réagir et à menacer de faire des révélations fracassantes sur le boss kabyle. Dans ce décor de fin de règne, la personne de Mahieddine Khalef revient de plus en plus fort sur le devant de la scène. L?ancien entraîneur légendaire de la JSK est présenté comme le candidat idéal et potentiel à la succession de Hannachi ; Khalef, lui, ne s?est pas encore prononcé ouvertement sur les sollicitudes de la Kabylie, mais disons-le ouvertement : le duel Hannachi-Khalef a bel et bien commencé. Les semaines à venir s?annoncent donc mouvementées et tiendront en haleine toute la Kabylie qui ne rêve que d?une chose : le retour au premier plan de la JSK.