Le président du club de le Kabylie a été élu pour un cycle olympique. Hannachi acculé, Hannachi ébranlé, Hannachi contesté. Il est indéniable que la JS Kabylie est en train de vivre une fin de saison houleuse qui voit son président mis sur le devant de la scène. Drôle de paradoxe tout de même. En règle générale, c'est lorsqu'un club descend ou frôle la descente que l'on voit l'opposition monter au créneau pour demander le départ des dirigeants et du premier d'entre eux. Il est certain que la JSK a raté ses objectifs cette saison, notamment en se faisant éliminer d'entrée de jeu de la Champion's League africaine par les modestes Guinéens du Felo Star. Il y a eu aussi la coupe d'Algérie de laquelle le club de la Kabylie a été sorti dès les 32es de finale cependant par un CR Belouizdad qui avait en la circonstance, réalisé son meilleur match de la saison. Et puis on parlera du championnat où le club avait un titre de champion à défendre mais qu'elle a dû céder à l'USM Alger. Trois objectifs, trois échecs, c'est beaucoup pour un club de la stature de la JSK. Seulement celle-ci a une compensation et elle a du poids. Elle va terminer seconde du championnat et se qualifier pour la prochaine Champion's League africaine. Si l'on méprise une telle consécration, c'est qu'on ne connaît rien au sport et au football. Du reste, gagner deux titres de champion de suite n'est pas chose aisée et Moh Cherif Hannachi nous avait un jour affirmé qu'«il n'était écrit nulle part que la JSK soit tout le temps championne d'Algérie». L'an dernier, alors que le club venait de remporter son 12e titre de champion de son histoire, Hannachi avait choisi de se retirer. Or, il n'y avait eu aucune considération pour se proposer de prendre la suite. On avait donc prié Hannachi de repartir pour un autre mandat. «Faux, rétorquent ses opposants, il n'était question qu'il ne reste qu'une seule saison. Il lui faut donc quitter la scène». Le problème c'est que l'AG qui s'était tenue l'année dernière était élective et il ne s'en tient qu'une par cycle olympique, c'est-à-dire tous les 4 ans. Sauf si, bien sûr, le président venait à démissionner ou si les deux tiers des membres de l'assemblée générale venaient à lui retirer leur confiance. Le DJS de Tizi Ouzou, M.Madjid Cherouak, que nous avions contacté dernièrement, nous avait confirmé cela, en ajoutant que l'AG qui s'était tenue l'année dernière était parfaitement légale. Il avait insisté que le club était régi par ses statuts et ceux déterminant les membres de l'AG. «Le quorum avait été atteint. L'AG élective pouvait se tenir en toute légalité. La liste des gens qui avaient émargé ce jour-là est disponible au siège de la DJS», avait souligné M.Cherouak. Hannachi est donc protégé par les textes et sur ce plan-là, il est indéboulonnable. Sauf si, comme on l'a dit, il venait à partir de son propre chef ou si l'AG ordinaire qui doit se tenir avant le 31 août, venait à lui tourner le dos. Nous n'en sommes, bien sûr, pas là. Maintenant, la question qui se pose est pourquoi tout ce remue-ménage? L'homme qui mène la fronde anti-Hannachi est connu. Miloud Iboud, c'est de lui qu'il s'agit, est un authentique enfant du club. Il y a fait ses classes, y a gagné de multiples titres et c'est grâce à la JSK qu'il est parvenu en équipe nationale. Comme Hannachi, il a la JSK dans le coeur et il est certain qu'il ne supporte pas l'idée de la voir rater ses rendez-vous. Avec lui, il y a Mahieddine Khalef dont nul ne contestera ce qu'il a apporté au club. Mais Khalef se veut être légaliste et s'en remettre aux décisions de la DJS. Les deux hommes reconnaissent en Hannachi un homme qui a beaucoup donné à la JSK. Rappelons que ces dix dernières années, le club a remporté un titre de champion, a participé à une finale du championnat à deux finales de coupe d'Algérie et a remporté 4 coupes d'Afrique dont trois de la CAF. Avouons qu'il y a là de quoi faire taire le plus exigeant des supporters. Mais Iboud et Khalef voient ce qu'il y a derrière Hannachi. En effet, ce sont les membres de son comité directeur qu'ils fustigent et dont ils exigent, le plus, le départ. Message reçu cinq sur cinq par Hannachi qui promet du changement en ce sens à l'intersaison. La prochaine AG ordinaire devrait aboutir à la désignation de nouvelles têtes pour épauler le président. En attendant, le bruit et la fureur seront appelés à baisser et n'auront constitué qu'un simple épisode dans la longue et grande histoire du club.