Hommage Celui qui a été félicité par Pelé qui lui a offert son légendaire maillot numéro dix a été fêté, dimanche, par sa ville, ses amis et toute la famille du football algérien. Mustapha Seridi, dit Tiwa pour les intimes et le commun des amateurs de football des années 1960, a été fêté de manière grandiose au stade Souidani-Boudjemaâ de Guelma. Cette ville qui l?a vu naître le 13 avril 1943, qui l?a enfanté et qui l?a vu écrire ses plus belles lettres de noblesse. Il a été l?âme et l?esprit de son équipe, le fameux Escadron noir, et ce n?est pas un hasard si le déclin de ce club et du football dans cette ville avait été entamé avec la retraite de Seridi en 1971 après une ultime sortie en équipe nationale (défaite 7 à 2 contre les espoirs français à St-Ouen). Joueur extrêmement adroit, doté d?une vision de jeu et d?une technique intouchables, Seridi était considéré à son époque comme l?un des meilleurs milieux de terrain d?Algérie, si ce n?est d?Afrique. Aux côtés de ses compagnons du ballon que sont les Hachouf, Essalhi, Khelassi, Bendjoudi, Amira et autre Bendaïra, Seridi non seulement à Guelma, mais également dans tout le pays, a connu des moments de pur bonheur et de gloire. Sitôt l?heure de la retraite sonnée, la ville s?enferme sur elle-même et l?Escadron végétera désormais dans les divisions inférieures, malgré le potentiel que recèlent cette cité et toute une région éprise de ballon rond. Les grandes qualités de Tiwa lui ont valu plusieurs sollicitations de la part de clubs professionnels français comme Bordeaux, Rennes et Toulouse ou bien algériens comme le CR Belouizdad où ses amis Lalmas et Khalem lui vouaient une grande sympathie au point de vouloir le voir endosser le maillot V du Chabab. Mais avec sa gentillesse innée, Seridi refusa toutes les offres préférant rester fidèle à son club et donner le meilleur de lui-même à la sélection de son pays durant sept longues années. A l?ère du foot-business, du profit et des transferts indécents, Seridi passe pour un modèle de fidélité et d?exemplarité sur et en dehors du terrain. Dimanche dernier, le stade de Guelma avait fait le plein et tous les amis de Tiwa étaient là pour lui rendre l?hommage qu?il méritait et même ceux qui n?ont pas pu venir se sont excusés, comme Pelé qui lui a écrit un joli message. La joie des retrouvailles s?est alors mélangée à la fête que tous les présents ont souhaitée non pas le départ de Seridi, mais plutôt le nouveau départ du football guelmi. Durant un splendide après-midi de printemps, un 8 mai de surcroît qui rappelle tant de souvenirs mémorables, le temps a suspendu son vol pour permettre aux présents d?apprécier le talent fou et l?art à l?état pur de ces anciennes gloires, caressant le ballon rond comme le font rarement leurs contemporains, ce qui explique d?ailleurs le déclin du football algérien. Seridi, Tiwa, le chef de l?Escadron noir, sera ainsi consacré comme l?un des meilleurs de sa génération et de celles qui ont suivi pour l?éternité.