Catastrophe 13 millions de déplacés africains sont les populations les plus négligées de la terre. «L?Afrique compte plus de la moitié des 25 millions de déplacés dans le monde. Ces déplacés souffrent en silence.» Dennis McNamara, directeur de la division de l'ONU pour les personnes déplacées, a déclaré, hier, que «le continent a subi plusieurs crises tout aussi violentes que celle provoquée par le tsunami dans l'océan Indien en 2004». Il a souligné que «le sort des populations déplacées est l'un des problèmes humanitaires les plus graves, particulièrement en Afrique». «Les 13 millions de déplacés africains sont les populations les plus négligées de la terre en dépit des efforts pour récolter des fonds. Elles attendent désespérément une aide d'urgence, souvent plus que ceux qui se réfugient hors de leur pays pour fuir un conflit ou la persécution chez eux», a-t-il ajouté. Alors que le sort des réfugiés préoccupe la communauté internationale, celui des populations déplacées reste ignoré, a-t-il dit. «Tous ces gens dont nous parlons, sont sans aucun soutien», a indiqué McNamara lors d'une conférence de presse à Nairobi au retour d'une mission en Ouganda et au Burundi. Il précisera : «Ils sont très faibles, sans ressources, abandonnés et ne reçoivent pas l'aide que reçoivent les réfugiés dans les camps, parce qu'il n'y a pas de Haut- Commissariat de l'ONU pour les déplacés», a-t-il relevé. Il dira : «Ils sont souvent invisibles.» Dans la seule Afrique du Centre et de l'Est (Soudan, République démocratique du Congo, Somalie, nord de l'Ouganda et Burundi), il y a dix millions de déplacés, ce qui représente plus que le nombre total de réfugiés, a encore affirmé McNamara. Il a regretté que les déplacés ne soient pas traités avec la même attention et ne reçoivent pas autant d'aide que les victimes de la catastrophe qui a frappé l'océan Indien le 26 décembre 2004, tuant près de 290 000 personnes. «En quelque sorte, le tsunami a faussé les perspectives de l'aide internationale», a-t-il remarqué, laissant entendre que les besoins des victimes du tsunami avaient éclipsé ceux des personnes déplacées. «L'Afrique est touchée plusieurs fois par an par un tsunami silencieux. Si vous regardez les conflits en cours, vous avez l'équivalent d'un tsunami tous les mois au Congo, au Soudan et dans plusieurs autres pays», a-t-il dit. «Mais les tsunamis silencieux dans les forêts du Congo ou les coins reculés de Somalie ne sont visibles pour personne», a conclu M. McNamara.