L'Afrique veut prendre en charge ses réfugiés et déplacés internes. L'Union africaine, en effet, organise un sommet sous le thème «l'Union africaine relève le défi des déplacements forcés en Afrique». Les travaux de cette rencontre, qui se tient à Kampala (Ouganda) ont vu la participation de quelque 600 délégués représentant tous les pays africains. La tenue du sommet des chefs d'État est prévue pour aujourd'hui. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, sera représenté par Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Ce sommet, qui se tiendra en présence du président de l'Union africaine Mouammar Kadhafi, est une occasion au cours de laquelle les participants analyseront les raisons du phénomène et de trouver des solutions. Devant les proportions prises par ce fléau, les pays africains ont décidé d'agir ensemble. Les travaux seront consacrés à l'analyse de la situation sur le continent qui compte, selon un rapport établi l'an dernier par l'Union africaine, 17 millions de réfugiés et personnes déplacées. Il est également question d'examiner le projet de convention sur la protection et l'assistance aux personnes déplacées. Intervenant dans un contexte particulier, marqué par des déplacements forcés des populations africaines, ce sommet, qui sera sanctionné par l'adoption et la ratification d'une convention pour la protection et l'assistance aux personnes déplacées en Afrique, tentera de trouver des solutions pour les réfugiés et déplacés en Afrique, souvent chassés par la guerre. Cette rencontre vise aussi à trouver des solutions durables en améliorant la gouvernance, le développement économique rapide et des stratégies plus appropriées de sécurité alimentaire. Car, l'incapacité à résoudre la crise de ces réfugiés et déplacés internes menace la paix et la stabilité et le développement du continent. Le Premier ministre ougandais, Apolo Nsibambi, a averti dans ce sens que maintenir un grand nombre de personnes dans l'isolation peut avoir des conséquences graves et que l'incapacité à protéger efficacement et à trouver des résolutions à temps aux problèmes qui ont entraîné les situations de déplacement forcé représente une menace majeure pour le développement du continent. Le chef du gouvernement ougandais a appelé les dirigeants des pays africains à plus d'efforts pour rendre les lieux de retour favorables et attrayants. Par ailleurs, le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés affirme s'occuper dans le contient africain de 10,4 millions de personnes, dont 2,6 millions de réfugiés, 295 mille réfugiés de retour chez eux, 6,3 millions de déplacés internes, 1,03 million de déplacés réinstallés, et de 100 mille apatrides, alors que l'Ouganda abrite 5 mille personnes déplacées internement et plus de 143 .418 réfugiés originaires de pays voisins. Les chiffres fournis par l'Onu, en outre, font part de plus de 175 mille Soudanais et près de 2500 Rwandais seraient revenus dans leurs pays d'origine le mois passé. Les conflits et les guerres civiles qui frappent de plein fouet certains pays africains sont à l'origine de ces déplacements en plus de catastrophes naturelles. Soulignons que le Conseil exécutif de l'Union africaine a adopté mardi le projet de convention sur la protection et l'assistances aux déplacés et réfugiés, et le projet de déclaration de Kampala sur le même sujet. Pour l'entée en vigueur de cette convention, elle doit être ratifiée par au moins 15 des 53 Etats membres de l'organisation continentale.