La FAO a besoin de plus de 114 millions de dollars pour le relèvement agricole et l'aide aux populations rurales vulnérables dans 11 situations d'urgence dans le monde. Un appel aux bailleurs de fonds vient d'être lancé par l'Organisation pour recueillir ce montant qui doit couvrir la composante agricole de l'appel humanitaire des Nations unies pour 2007. "L'agriculture reste la principale stratégie de survie des populations rurales pauvres dans les pays en développement", selon Anne Bauer, directrice des opérations d'urgence et de la réhabilitation de la FAO. "Le rôle de notre Organisation, souligne-t-elle, est donc primordial pour aider ces populations à compter sur elles-mêmes tout en réduisant non seulement leur dépendance de l'aide mais aussi pour les empêcher de liquider leurs biens, d'émigrer ou de sombrer dans la prostitution, autant de facteurs d'aggravation des crises humanitaires et du risque d'enlisement dans le dénuement extrême." L'Afrique, où la violence, les déplacements de population et la pauvreté menacent la sécurité alimentaire et les moyens d'existence de millions de personnes, vient en tête de liste des appels humanitaires. Et la situation dans certaines régions ne fait que s'aggraver du fait de catastrophes récurrentes et de l'épidémie de sida. Au Burundi, où près de 70% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté et où plus de 90 % dépendent de l'agriculture de subsistance, le gouvernement et la communauté internationale ont placé le relèvement agricole en tête des priorités afin de consolider la paix. La FAO a besoin de quelque 9,5 millions de dollars pour venir en aide aux groupes vulnérables, notamment les ménages ayant un accès limité à la terre, les réfugiés, les personnes déplacées à l'intérieur même du pays, les anciens combattants, les foyers dirigés par des enfants et les foyers affectés par le sida. En Somalie, la crise humanitaire reste l'un des plus importants défis à relever au niveau mondial. En dépit d'une légère amélioration de la situation alimentaire, la FAO signale que non moins de 1,8 million de personnes auront besoin de l'aide d'urgence en 2007. La FAO a besoin de plus de 8 millions de dollars pour améliorer la sécurité alimentaire des ménages (accès à la nourriture, moyens de production, etc.) tout en rendant les populations moins vulnérables aux catastrophes, notamment les conflits, les sécheresses et les inondations. En Ouganda, la FAO a besoin de plus de 15 millions de dollars pour régler les problèmes que posent les centaines de milliers de personnes déplacées par un conflit qui aura duré plus de 20 ans. Le retour des personnes déplacées et la reprise des activités agricoles nécessiteront notamment la distribution d'outils, de semences et d'intrants. La formation ne sera pas non plus négligée (opérations après-récolte, stockage, élevage, traction animale, etc.). Les personnes déplacées à l'intérieur du pays et se trouvant dans des camps de fortune recevront des semences et bénéficieront des connaissances prodiguées par des écoles champêtres (bonnes pratiques agricoles et de pêche). A Karamoja, la région la plus pauvre du pays du fait des sécheresses et des conflits endémiques, l'action de la FAO portera principalement sur un fonds d'urgence pour l'élevage et la fourniture de semences aux ménages affectés par la sécheresse. Le Zimbabwe, bien qu'il ait le potentiel pour devenir le principal producteur agricole d'Afrique australe, est actuellement confronté à une crise alimentaire aiguë qui est aggravée par le sida et la faiblesse des services sociaux de base. La FAO a besoin de près de 39 millions de dollars pour diverses activités: amélioration de la production des petits paysans par la fourniture de semences et d'engrais, promotion des bonnes pratiques de gestion des sols, des cultures et de l'élevage, appui à l'irrigation, etc. Des campagnes de vaccination (notamment des poulets contre la maladie de Newcastle) et des initiatives visant à contrer les maladies affligeant le bétail seront également entreprises par la FAO. L'Organisation doit mener des actions visant au renforcement de la capacité des communautés et des autorités locales à faire face au VIH/Sida, parallèlement à la promotion du petit élevage et des jardins potagers pour améliorer l'accès à la nourriture et la nutrition. En Cisjordanie et dans la bande de Ghaza, la sécurité alimentaire d'une bonne moitié de la population est menacée par les restrictions sur les déplacements et le chômage. La FAO a besoin de plus de 5 millions de dollars pour mettre en place un filet de sécurité, fournir des intrants et aider le secteur agricole dans son ensemble. Au cours des prochaines semaines, la FAO se joindra aussi aux efforts de la communauté internationale pour prêter secours au Soudan, à la République démocratique du Congo et à l'Ethiopie.