Le viol des femmes et le harcèlement des civils se poursuivent au Darfour, a déclaré à Nairobi un émissaire des Nations unies, affirmant que le gouvernement soudanais n'a pas rempli son engagement de protéger les déplacés. Le délai accordé, le 30 juillet dernier, par le Conseil de sécurité au Soudan pour désarmer les milices arabes pro-gouvernementales et régler la crise humanitaire au Darfour a expiré hier. Le SG de l'Onu, Kofi Annan doit faire prochainement un rapport au Conseil de sécurité. Il existe une crise au niveau de la protection des civils au Darfour, a affirmé le conseiller spécial de l'ONU pour les réfugiés, Dennis McNamara, lors d'une conférence de presse. Une façon de démentir les déclarations de bonnes intentions qui pleuvent à Khartoum où la question du Darfour est réduite à de simples dépassements perpétrés par des individus. Khartoum ne fait pas assez pour protéger les civils du Darfour, les populations déplacées restent soumises à des pressions constantes, parfois à du harcèlement de la part des autorités soudanaises pour qu'elles retournent dans leurs villages d'origine malgré l'insécurité, a expliqué l'envoyé de l'Onu, après une visite dans la région déchirée par un conflit meurtrier depuis février 2003. McNamara a souligné que les déplacés étaient traumatisés, citant des violences sexuelles et des viols de femmes et de fillettes, dès l'âge de 7 ans. La plupart des viols sont des viols en réunion, généralement perpétrés par des membres de milices et continuent à se produire, a-t-il martelé, relevant que les auteurs de ces délits ne sont pas inquiétés. Le gouvernement soudanais, indiquant qu'aucune augmentation de la présence de troupes de l'Union africaine (UA) ne pourra se faire sans son approbation, au-delà des 300 soldats dont la présence avait été approuvée le mois dernier, tente de parvenir à un accord avec la rébellion avant la date-butoir fixée par la communauté internationale. Au cas où il n'y a pas d'accord, le Soudan sera alors sous le microscope du Conseil de sécurité… D. B.