Résumé de la 1re partie Elizabeth Bathory est née au milieu du XVIe siècle dans une famille transylvanienne, de vieille noblesse hongroise. ôElizabeth est une fille très jolie et plutôt réservée. Elle n?a que quinze ans quand le comte Ferencz Nadasdy, en visite au château, la remarque. Il demande aussitôt sa main et elle lui est accordée. Il faut dire que le comte est un beau parti : il appartient, lui aussi, à une famille de vieille noblesse, et ses exploits militaires, au service de la couronne hongroise, en ont fait, de son vivant même, une vraie légende. On le surnommait le Héros Noir ? peut-être à cause de la couleur des vêtements ou de l?armure qu?il portait quand il allait au combat ? et ses prouesses devaient inspirer de nombreux récits épiques. Un beau matin, le comte vient chercher sa jeune épouse pour l?emmener dans son château de Csejthe, au nord-ouest de la Hongrie. On charge le carrosse de la mariée de ses effets vestimentaires et de ses bijoux et, après avoir fait ses adieux à ses proches, les yeux pleins de larmes, elle s?en va. ? Ne vous désolez pas tant, ma mie, lui dit le comte, vous vous plairez certainement dans notre beau domaine ! ? Est-ce un pays de montagnes ? demande-t-elle, regrettant déjà sa Transylvanie natale. ? Oui, dit le comte en souriant, un pays de montagnes et de forêts profondes, comme celui que vous venez de quitter ! ? Il y a donc des loups ? ? Des loups et d?autres bêtes sauvages ! Mais vous n?avez rien à craindre. Le château est protégé par des fossés et de hautes murailles ! Elle frémit. ? Vous êtes alors isolé du monde ! On doit bien s?ennuyer dans votre château ! ? N?ayez crainte, vous aurez toute une armée de domestiques pour vous servir, des dames de compagnie pour vous distraire et vous instruire de toutes sortes de choses. Elles connaissent bien des histoires de villages qui vous feront rire et vous feront peur? Elle se laisse aller à une sorte de rêverie. ? Et vous-même, monseigneur, on m?a dit que vous êtes souvent à la guerre et que vous restez de longs mois absent? Le comte prend un air grave. ? Je vais là où mon devoir m?appelle, mais comme je vous l?ai dit, vous ne serez pas seule?Vous ne manquerez de rien et vous n?aurez rien à craindre pour votre sécurité. Il y a aussi ma mère qui, en mon absence, s?occupe des affaires du château. Vous lui devez respect, amour et obéissance. ? Oui, monseigneur, dit-elle Le château apparaît au détour d?un chemin : il ressemble à un nid d?aigle dressé sur un piton, majestueux, mais sombre et inquiétant. Il semble à la jeune mariée que les forêts, qui apparaissent en arrière-plan, sont encore plus lugubres et plus inquiétantes que celles de sa Transylvanie natale. (à suivre...)