Finie donc l?époque où l?université était un espace inviolable où seul le savoir était admis et où le seul affrontement accepté était celui des idées ? Aujourd?hui, les armes blanches menacent les étudiants alors que la drogue les tente à l?intérieur même de l?enceinte universitaire. La Faculté des sciences humaines et sociales de Bouzaréah ne cesse d?enregistrer des actes de violence, commis par des délinquants et autres intrus qui n?ont aucune peine à y accéder et à commettre leurs actes dans l?impunité totale. Amel et Nadia, délestées de leur téléphone portable, témoignent : «Les délinquants nous ont menacées à l?arme blanche alors que nous étions à côté de l?Institut d?histoire? Nous avons préféré remettre nos téléphones plutôt que d?être poignardées?» Et d?ajouter : «Ces intrus commettent leurs crimes dans l?impunité totale? Cela fait deux jours que trois de nos copines ont été délestées de leurs bijoux à la sortie de la faculté.» Une autre étudiante, portant une cicatrice au visage, intervient : «J?ai osé me défendre contre deux malfaiteurs voulant m?enlever mon téléphone portable et je l?ai payé trop cher.» Les larmes aux yeux, elle ajoute : «Ni mon téléphone ni la beauté de mon visage? C?était vraiment terrible? Où sont les responsables ?» Vu que la faculté citée est dépourvue de clôture au niveau de l?Institut d?histoire et de la bibliothèque universitaire, les voyous y accèdent aisément afin de semer la terreur en milieu estudiantin. Ainsi, les bus du transport universitaire effectuent plusieurs arrêts avant d?atteindre la faculté et en l?absence de contrôleurs, «tout le monde» peut monter à bord en vue de «visiter» «les lieux saints du savoir». C?est donc ainsi que des malfaiteurs des deux sexes se trouvent mêlés aux «cadres de demain» et se permettent contre eux des actes répréhensibles. L?insuffisance du personnel sécuritaire dans cette faculté, qui compte plus de 40 000 étudiants, constitue aussi un élément favorable à la dégradation de la situation : «Comment peut-on assurer la sécurité avec seulement quelques agents dont la plupart passent leur temps au foyer ou en compagnie des étudiantes ?», s?interroge un groupe d?étudiants. «Il suffit de porter un cartable pour se retrouver au sein de cette faculté», indique un intrus rencontré dans un amphithéâtre en compagnie de ses amis étudiants. Il fait allusion à l?absence de contrôle à l?entrée de la fac. La présence de délinquants des deux sexes est aussi à l?origine des fléaux sociaux qui ne cessent de se propager en milieu estudiantin. La vente et la consommation de la drogue sont devenues incontrôlables éloignant, ainsi, les étudiants de leur mission principale : l?acquisition du savoir. A l?insécurité s?ajoutent de multiples problèmes tels que le manque de moyens de transport, la surcharge des groupes pédagogiques, la mauvaise restauration, le manque d?ouvrages spécialisés. Il est donc temps de tirer la sonnette d?alarme et de prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme aux actes de ces «déstabilisateurs et polluants du milieu estudiantin».