Le travail, nous apprend la tradition algérienne, n?a pas existé de tout temps. Quand Dieu a créé l?homme, il l?a mis, ainsi que son épouse, au jardin du Paradis où il pouvait évoluer, libre et heureux, n?éprouvant aucun besoin. Ils pouvaient aller et venir librement, mais Dieu leur avait interdit de manger les fruits d?un arbre? Et puis, Satan, sous la forme d?un serpent, est venu séduire le couple, les poussant à enfreindre l?interdiction. Dieu a alors expulsé l?homme et la femme primitifs, Adam et Eve, du jardin d?Eden où ils vivaient, heureux et insouciants. Adam et Eve vont supplier leur Créateur de leur pardonner leur faute : Dieu accédera à leur prière, mais ils ne pourront plus retourner au Jardin. Désormais, ils seront obligés de gagner leur vie à la sueur de leur front : voilà, dit-on, l?origine du travail, lkhedma ou, terme plus récent, l?âmal. La tradition algérienne nous apprend aussi que la première activité de l?homme a été l?agriculture, lflah?a. La tradition rapporte encore que Adam et Eve, ressentant les affres de la faim, ont demandé à Dieu de les secourir. C?est alors que l?Ange Gabriel est descendu du ciel, leur apportant des instruments aratoires. Il leur apprend à les utiliser, à retourner la terre et à la labourer. Il leur remet aussi des graines et leur enseigne la façon de les semer, puis d?en tirer des plantes, de les vanner et de les moudre pour fabriquer du pain. Voilà pourquoi, dit-on, l?agriculture est une activité noble : elle est un don du ciel, l?activité qui produit la nourriture, na?âma. Dans le calendrier traditionnel, les débuts des labours sont appelés harth Adam. (à suivre...)