Après l'arrestation d'une femme soupçonnée d'avoir tué ses nouveau-nés vendredi et la découverte de quatre corps de bébés, la police tentait, hier, samedi, en interrogeant des proches, d'expliquer l'impossible, alors que selon les psychiatres les meurtres successifs d'enfants par une mère sont rarissimes. La vendeuse de 32 ans, employée d'une station-service, est soupçonnée d'avoir tué, au fil des années, à son domicile dans le sud de l'Autriche, ses quatre nouveau-nés : deux corps ont été retrouvés dans un congélateur et deux dans des seaux remplis de ciment. Appréhendée jeudi soir avec l'homme de 38 ans avec qui elle vivait depuis huit ans, elle «a, jusqu'à présent, uniquement avoué avoir accouché de quatre bébés, dans une baignoire», a indiqué un des enquêteurs. Elle semblait normale, selon son voisinage. «Elle garde le silence sur ce qui s'est passé après», a-t-il dit. Un autre enquêteur a déclaré à la télévision que la femme, «en pleine confusion», «ne montre aucun repentir» : «Elle a pris ses distances» et «elle est soulagée que tout soit connu». Il a mentionné une piste psychologique possible : «Son sentiment subjectif est que sa relation (avec son compagnon) était fragilisée par des bébés», qu'il aurait pu alors la quitter. Celui-ci, un menuisier marié, père de trois enfants, qui vivait séparé de sa famille, persiste à dire qu'il ne s'est pas rendu compte des grossesses. Selon la police, il ne voulait plus avoir d'enfants. Des test d'ADN détermineront s'il est le père des quatre victimes. Pour les psychiatres, le refus pour une femme d'accepter une grossesse, de la nier, est relativement courant, surtout si elle a subi des violences dans l'enfance. Mais pas des meurtres en série de ses propres enfants.