Désillusion A moins d?un miracle, l?Algérie n?ira pas à la CAN-2006 à la suite de sa défaite, hier, à Luanda, contre l?Angola (1-2). Après les clubs, c?est la sélection nationale qui touche le fond prouvant l?hécatombe du football national. Hormis l?édition de 1994 en Tunisie, où elle a été éliminée pour une erreur administrative (la fameuse affaire Karouf) alors qu?elle avait gagné sa place sur le terrain, c?est la première fois depuis un quart de siècle (1980 au Nigeria) que l?Algérie ne sera certainement pas présente à une phase finale d?une Coupe d?Afrique des nations. Après les sélections de jeunes, c?est au tour de l?équipe A, la vitrine du football de tout un pays, de subir l?échec et mat. L?échec et mort d?une discipline vouée à creuser sa propre tombe et qui ne faisait que retarder l?échéance vu le chemin qu?elle a emprunté et les choix stratégiques (si stratégie il y a) qu?elle s?est permis à coups de milliards de dinars. Et pourtant ! Pourtant, au lendemain d?une CAN-2004, qui n?a été finalement qu?un feu de paille, nombreux sont ceux, y compris les premiers responsables de la FAF, qui voyaient notre équipe nationale? en Coupe du monde. Eh oui, en Allemagne carrément, côtoyant le gotha du football mondial. Et gare à celui qui prétendrait le contraire, celui-là est vite catalogué à la limite d?antinationaliste et de non-connaisseur. Et pourtant ! Pourtant, aujourd?hui, la réalité est tout autre et la défaite de notre Onze national, hier, en terre angolaise n?est qu?une étape d?un voyage à l?envers, une descente aux enfers. L?Angola, cette nation qui ne nous a jamais battus en sept confrontations jusqu'à ce dimanche 5 juin 2005, a réussi son coup finalement. Le Gabon l?a fait à Annaba même, pourquoi pas l?Angola ou une autre nation dite de seconde zone ! Le sélectionneur national trouvera certainement des mots techniques et des arguments tactiques pour expliquer ce énième revers, mais il se trouve que la comédie a assez duré et la gabegie a fini par l?emporter. Oui, on dissertera longuement sur ces erreurs de marquage d?une défense algérienne pourtant renforcée pour la circonstance et renfermant des joueurs professionnels aguerris, qui ont amené les deux buts angolais. On reviendra évidemment sur les conditions de préparation de cette rencontre qui, reportée une première fois par la Fifa au 17 août prochain en raison de la présence du virus Marburg, a été reprogrammée pour le 5 juin. Ne laissant ainsi pas assez de temps au staff technique de préparer convenablement ce rendez-vous décisif. On évoquera certainement les absences des uns et des autres, notamment celle de Saïfi qui a fait l?impasse sur ce match pour des raisons non encore argumentées. On dira également que le football algérien accuse un grand retard, que les centres de formation n?existent pas, que le centre de regroupement des équipes nationales n?est pas près de voir le jour, que le championnat est faible et qu?un conseil interministériel avait décidé d?aider le foot, mais que concrètement rien ne semble venir. La corruption, la violence, l?esprit clubard et le chauvinisme, les affaires et le business, rongent notre football, pour ne citer que ces maux. Le manque d?encadrement, l?instabilité des entraîneurs, l?absence de prospection et de formation au niveau des jeunes catégories, l?absence d?une mise à niveau des techniciens et des gestionnaires de club sont autant de facteurs qui ont concouru à la défaite de l?Algérie contre l?Angola. A quoi bon donc s?attarder sur le 5-3-2 défensif et craintif de Fergani, sur la production des Verts en première période où ils ont réussi à bloquer leurs adversaires ou sur la défaillance sur les balles arrêtées lorsque le problème et le débat sont ailleurs. Vraiment ailleurs ?