De notre envoyé spécial à Luanda, Angola Abdelghani Aïchoun L'humiliation subie hier est tellement dure à supporter pour une équipe décrétée prête à jouer les premiers rôles lors de la 27ème édition de la Coupe d'Afrique des nations qu'elle impose une halte au niveau des facteurs ayant engendré un début si catastrophique. Une lourde défaite (0-3) contre un adversaire qui revient au gotha africain après une absence de près d'une trentaine d'années ne s'explique pas par le rendement de certaines individualités. Bénéficiant de toutes les conditions de travail pour réussir une participation honorable, le onze national a déçu tout un peuple qui a gelé toutes ses préoccupations afin d'assister à la première victoire. Au bout d'un match vécu comme un cauchemar par des millions d'Algériens, la sélection nationale de football a fini dès sa première sortie en terre angolaise par révéler au grand jour ce qui a été caché par la double qualification à la CAN et au Mondial 2010. Il est incontestable que cette performance est loin d'être le fruit du hasard. Elle a été réalisée au bout des efforts fournis par les acteurs ayant déçu hier contre le Malawi. Mais comment peut-on expliquer objectivement qu'une sélection qui a pu surmonter les phases les plus dures pour fournir une telle prestation à l'heure où les équipes africaines tentent de faire valoir leur valeur ? La production des Verts ne devrait guère remettre en cause la qualité des joueurs sélectionnés quand bien même on pourrait discuter de l'utilité de tel ou tel choix. Ça serait vraiment inopportun que de s'attarder sur les conséquences de cette désillusion en polémiquant sur des détails, eux-mêmes générés par un mode de gestion d'une sélection qui grandit au moment où ses encadreurs ont dangereusement reculé. Les causes de l'échec sont à ce niveau. L'environnement de notre sélection n'a jamais été clean comme peuvent le faire croire les récents succès. Rien n'a été fait pour professionnaliser la gestion d'une sélection capable de se hisser au plus haut niveau. Au moment où le football algérien vit une dynamique de succès, ses dirigeants se sont montrés incapables de tracer une esquisse d'un plan de redressement de la discipline laissée à d'illustres incompétents. Le bateau des Verts vient ainsi de prendre eau de toute part parce qu'il a été mis en marche sans aucun meneur. Algérie-Malawi aura ainsi prouvé que la préparation effectuée en France a été un véritable gâchis où tout semble avoir été réglé sauf la préparation. Il a été question de tout sauf de la préparation proprement dite. La méconnaissable prestation d'hier est visiblement l'illustration parfaite qu'à l'occasion du stage du Castellet la question des primes a vaincu tout travail de fond. L'intervention du président de la Fédération algérienne de football, M. Mohamed Raouraoua, n'avait pas d'effet supérieur à celui d'un cautère sur une jambe de bois. Le président de la fédération se plaisait dans des opérations de charme alors que la maison des Verts est traversée par de lourds tiraillements. S'il y avait des concessions à faire pour accepter l'idée selon laquelle la non-convocation de Mehdi Lacen n'est pas dictée par certains joueurs, le onze aligné face au Malawi par Rabah Saadane élimine manifestement tout doute. La titularisation de Rafik Saïfi -grippé pendant une semaine et qui n'a pas pu tenir une séance d'entraînement au Castellet- est une preuve massue que le choix des joueurs à aligner n'émane que partiellement du sélectionneur national. Tant de bricolage, de dysfonctionnement et d'indiscipline à évacuer dans la gestion d'une sélection qui a besoin de retrouver les valeurs qui font la force durable d'une sélection. La responsabilité du président de la FAF et celle du sélectionneur sont plus que jamais engagées. C'est le verdict du terrain de haut niveau qui ne réserve aucune place aux amateurs et aux bricoleurs. A. A. Yazid Mansouri, capitaine des Verts : «Nous avons manqué d'humilité» Le capitaine de l'équipe nationale, Yazid Mansouri, a indiqué, lors de la conférence de presse d'après-match, que les Verts ont «manqué d'humilité». Selon lui, cette défaite face à au Malawi, qui est «une gifle», poussera les joueurs «à remettre les pieds sur terre». Il a estimé que les joueurs n'ont pas été tranchants et transcendants. «Il va falloir rectifier tout ça dans l'avenir», a-t-il ajouté. En ce qui est du prochain match face au Mali, prévu jeudi prochain, il a signalé qu'il va être encore plus difficile : «On les a vus hier. Ils étaient menés par quatre buts à zéro et ils ont réussi à revenir. C'est clair que cette équipe est très solide.»