Au lendemain de l'arrivée en France de la journaliste Florence Aubenas, le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a refusé de donner le moindre détail sur les ravisseurs de la Française et de son guide irakien Hussein Hanoun, affirmant qu'il y a encore des otages à l'endroit où ils se trouvaient. «Vous comprendrez que je ne peux absolument rien dire là-dessus», a déclaré Douste-Blazy. A la question de savoir si l'enlèvement avait été d'ordre crapuleux ou politique, le ministre a tenu à être très réservé à ce sujet. «Ce n'est pas aujourd'hui ni à moi ni le moment d'ouvrir le dossier en toute transparence.» Il en veut pour argument le fait qu'il y a «des otages dans le lieu de détention où étaient Florence Aubenas et Hussein Hanoun il y a encore quelques heures» sans aucune autre précision. «Par respect et pour préserver la sécurité de ces personnes, il y a des choses qui ne peuvent pas être dites.» Il a déclaré, par ailleurs, avoir eu la certitude d'une libération «au tout dernier moment», en évoquant une semaine «très intense» avec «le problème de la crédibilité des personnes qu'il y avait en face». Outre les services de l'Etat français qui ont travaillé avec «beaucoup d'humilité» et dans le silence. «Les choses ont été droites, rigoureuses, menées dans le calme et avec grande fermeté», a expliqué Douste-Blazy qui a pris ses fonctions le 3 juin dernier en remplacement de Michel Barnier. A cet effet, il a tenu à remercier «les plus hautes autorités musulmanes de la région et aussi les dirigeants de la communauté musulmane en France pour leur prise de position», à l'instar du recteur de la Mosquée de Paris Dalil Boubakeur, «qui ont su dire les mots quand il le fallait».