Négociation L?ordre du jour de la rencontre a été fixé par Washington. Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a reçu aujourd'hui, mardi, Mahmoud Abbas dans sa résidence de Jérusalem pour planifier le retrait israélien de Gaza et tenter de préserver la trêve fragile décrétée lors de leur précédente rencontre le 8 février. Ce sommet intervient dans la foulée de la tournée de la secrétaire d'Etat américaine Condoleeza Rice, qui avait annoncé, dimanche, qu'Israéliens et Palestiniens étaient convenus de coordonner l'évacuation, dès le mois d'août, des 21 colonies juives de Gaza et de quatre des 120 implantations de Cisjordanie. Aux termes de cet accord, les troupes israéliennes raseront les terres laissées vacantes par les colons afin que les Palestiniens puissent construire des immeubles et résorber la pénurie de logements dans la bande de Gaza. Le Premier ministre israélien subordonne cependant au désarmement des groupes radicaux et au respect de l'accalmie, aujourd'hui menacée par la reprise des affrontements, tout progrès de la «feuille de route». «Sharon s'en tiendra aux enjeux sécuritaires du désengagement. Des concessions plus larges seraient inopportunes tant qu'Abbas ne prend aucune mesure pour désarmer les groupes armés», déclare une source politique israélienne. Le président palestinien, pour sa part, refuse de démanteler les factions radicales, comme le demande Sharon, et prône à l'inverse leur intégration au processus politique et la participation de leurs membres aux forces régulières de sécurité. Abbas réclame également la poursuite de la libération de certains des 8 000 prisonniers palestiniens, l'autorisation de mieux armer ses forces de sécurité et la reconstruction de l'aéroport de Gaza. Selon son entourage, le président palestinien demandera, par ailleurs, le gel de la colonisation juive en Cisjordanie, l'assouplissement des contrôles israéliens aux frontières de Gaza, la création d'un «couloir libre» reliant les deux parties des territoires autonomes et le transfert par Israël du contrôle de Djénine, Ramallah, Bethléem et Kalkilia. La divergence sur ces questions montre l'écart qui sépare encore Israéliens et Palestiniens de la conclusion d'un accord de paix final, d'autant que les questions épineuses du statut de Jérusalem et du «droit au retour» des réfugiés restent pour l'heure en suspens. Depuis la trêve décrétée en février, Israël a traîné les pieds pour mettre en ?uvre ses engagements : libération de prisonniers, transmission de l'autorité aux Palestiniens dans certaines villes palestiniennes, suppression de barrages qui entravent la liberté de mouvement des Palestiniens.