Moins de 10 g de toxine botulique, un poison violent, versés par des terroristes dans une citerne de lait pourrait faire plusieurs centaines de milliers de victimes aux Etats-Unis, selon une étude scientifique publiée cette semaine. Les autorités fédérales ont tenté d'empêcher la publication de cette étude menée par des chercheurs de l'université de Stanford (Californie), de crainte qu'elle ne donne des idées et des informations à des groupes terroristes. L'étude vise à évaluer les vulnérabilités de la chaîne de distribution laitière et à faire des recommandations pour les éliminer. Son responsable, qui avait déjà fait des études sur des scénarios d'attaques terroristes avec le bacille du charbon (anthrax) et le virus de la variole, s'est dit surpris des pressions du gouvernement pour en empêcher la sortie. Il a indiqué en avoir présenté en octobre les résultats à de hauts responsables des ministères de la Sécurité intérieure et de la Santé ainsi qu'à des représentants de l'industrie laitière. Ce chercheur explique que le gouvernement a renoncé à bloquer son rapport, car les informations qu'il contenait étaient déjà dans le domaine public et facilement accessibles sur Internet. Le chercheur et son équipe ont choisi le lait parce que ce produit provient de sources multiples de production et est collecté dans des citernes de grande capacité et que les toxines peuvent être distribuées et consommées en quelques jours par environ 568 000 personnes, selon son hypothèse.