Amorcé au début de l'année 2004, le plan de restructuration du réseau de la marque au Lion bat son plein. Cette opération, qui va s'étaler jusqu'à 2008, a pour objectif d'installer définitivement la marque selon les critères internationaux déployés avec le concept «Blue box». Cela veut dire que l'image, le fonctionnement et les prestations de Peugeot vont désormais obéir aux mêmes exigences de qualité. C'est en tout cas ce que nous explique le patron de Peugeot, Pascal Morel, à travers cet entretien. Où en êtes-vous dans le plan de restructuration de votre réseau ? D'abord, il faut faire la distinction entre nos opérations propres, c'est-à-dire celles de Peugeot Algérie et celles de notre réseau, c'est-à-dire celles de nos agents représentants à travers les différentes wilayas. Pour ce qui nous concerne, nous avons complètement rénové notre infrastructure de Sofitel, les rénovations ont touché les services d'accueil et des livraisons avec la mise en place de moyens humain et matériel pour améliorer sensiblement la qualité de service. Ce système, qui demande la collaboration de nos clients, nous permettra de livrer les véhicules en une demi-heure, après avoir enregistré le rendez-vous que le client aura précisé. Ceci dit, pour que cela fonctionne bien, le client doit, impérativement, respecter la date et l'heure qu'il aura choisies pour se faire livrer. Aussi et grâce à ce nouveau système, au lieu de passer du temps à attendre la livraison, il pourra bénéficier de toutes les explications qu'il souhaite pendant vingt minutes environs. Parallèlement, le siège «historique» de Belouizdad est en phase d'achèvement. Ce sera une véritable vitrine de la marque puisqu'il adopte le concept «Blue box». Mais le plus gros chantier est notre nouveau magasin de pièces de rechange situé à Hamiz. Il s'étend sur une superficie de 14 000 m2 dont la moitié est couverte. Ce centre va nous permettre d'avoir un stock supplémentaire, des rotations plus rapides, donc nous permettra de travailler dans de meilleures conditions. Ces moyens plus importants nous permettrons de gagner en efficacité dans la mesure où la pièce de rechange sera davantage disponible et nos agents seront fournis plus régulièrement. Cela va absorber toute la pression que nous connaissons aujourd'hui. Son inauguration officielle est prévue pour le mois de septembre. Ces trois opérations nous ont coûté près de deux millions d?euros. La deuxième partie, et qui touche le réseau, avance selon notre plan prévisionnel. Cinq nouveaux agents sont en cours de finaliser leurs infrastructures, deux à Blida, un à Annaba, un à Mascara et un à Oran. Je pense que d'ici à la fin de l'année, ils seront tous opérationnels. Sur Alger, et comme vous le savez, nous avons, dernièrement, inauguré un nouvel agent au Télemly. Toutes ces actions prennent beaucoup de notre énergie et de notre temps, c'est peut-être pour cela que nous n'avons pas atteint nos objectifs commerciaux. En contrepartie, je suis sûr que ce programme nous permettra de rester le leader automobile comme nous l?avons toujours été, car il faut avoir à l?esprit que seul l?après -vente est garant de la réussite d?une marque. Justement, comment expliquez-vous ce recul de Peugeot, alors que le marché continue sa croissance ? Je pense que plusieurs facteurs ont contribué à faire que nos résultats baissent. Le premier est l'arrivée de modèles de plus en plus nombreux sur le segment (Bo), notre offre ne prévoit pas un modèle à 3 500 ou 4 000 euros. Le second facteur est, à mon avis, le marché de l'occasion. L'année dernière, rappelez-vous, il était à près de 20%, aujourd'hui, selon mes chiffres, il tourne autour des 40%. Il y a, en ce moment, une forte spéculation sur les véhicules d'occasion venant de France, cela dit le client qui achète ces véhicules ne se rend pas compte qu'il paie une voiture d'occasion beaucoup plus chère qu'un véhicule neuf qu'il peut acquérir en Algérie. Autre facteur, la parité Euro/Dollar qui nous pénalise même si l'Euro a connu, ces derniers temps, un léger recul face au dollar. Je remarque aussi que l'année dernière à la même époque, les contrats avec les entreprises étaient déjà finalisés, cette année nous constatons un grand retard. Mais il y a quand même le fait que vos modèles 206 et 307 ont baissé en volume ? Oui pour la simple raison qu'il s'agit de modèles qui ne sont pas accessibles au prix de 400, 500, voir 600 000 DA. Ce que je retiens, c'est que la majorité des ventes se situe dans une fourchette de prix où nous ne disposons pas de modèle.