Réalité Les potentialités existent ; ce qui manque, ce sont les infrastructures. Le cinéma d?animation se résume à quelques tentatives, faites çà et là par des amateurs, notamment dans les années 1960 et 1970. Bien que ces tentatives aient abouti, elles ne se sont pas inscrites dans la durée. «Le cinéma d?animation a existé, mais d?une manière balbutiante, puis il a stagné pour ne pas dire disparu, parce que le pays, à l?époque, n?était pas encore prêt à ce genre de choses, il avait d?autres besoins (plus urgents) auxquels il devait répondre», explique Slim. «En plus, le cinéma d?animation est un cinéma complexe qui nécessite beaucoup de méthodologies et une technicité de pointe, il nécessite aussi des hommes spécialisés, c?est-à-dire des professionnels», ajoute-t-il. Autrement dit : cela exige un savoir et un savoir-faire avérés en la matière. Or l?Algérie, à l?époque, venait juste de sortir d?une longue période de colonialisme et ne possédait aucunement la technologie qui lui aurait permis de développer une industrie du cinéma d?animation. Cela ne justifie nullement l?absence de volonté de la part des instances concernées permettant d?en créer un. Il aurait pu y avoir, depuis cette période, une politique de formation de professionnels de manière à poser les premiers jalons de ce type de cinéma. Aujourd?hui, des générations entières en auraient cueilli les fruits et le cinéma d?animation serait actuellement évoqué en tant que véritable industrie. Ce n?est malheureusement pas le cas et nous sommes réduits, en évoquant l?histoire de ce cinéma, à répéter les mêmes noms qui ont émergé individuellement dans le domaine, comme Aram Mohamed qui a réalisé H?mimou, une série pour la télévision. Il y avait également Slim qui, en 1971, réalisa Bouzid et la superamina et, en 1982, Bouzid et le train, deux films qu?il réalisa en 35 mm et en couleur. «Il existait un studio d?animation créé par le Centre national de la cinématographie algérienne, mais lorsqu?il a été dissous, la télévision en a hérité pour faire des génériques ou des interludes?», a-t-il expliqué. Il est vrai qu?à l?époque, selon Slim, l?Algérie n?était pas encore prête à s?adonner à pareilles initiatives, mais aujourd?hui, les choses commencent à s?installer. «Les choses commencent à changer avec notamment l?apparition de l?informatique et le développement des nouvelles technologies du numérique appliquées au cinéma d?animation, il faut seulement se saisir de ce nouvel outil de travail», dit-il. Et d?ajouter : «Maintenant, avec un ordinateur, l?on peut réaliser un film d?animation. Il faut toutefois, pour réussir son film, un talent de créateur et de narrateur.»