Un journaliste américain indépendant, Steven Vincent, a été enlevé hier soir par des inconnus dans la ville de Bassora et tué, a-t-on appris ce mercredi matin auprès de la police irakienne et de l'ambassade des Etats-Unis. «Le rapt a eu lieu mardi à 18h 30 (14h 30 GMT) dans la rue Al-Istiqlal», dans le centre de Bassora, a déclaré le lieutenant-colonel Karim al-Zaïdi, officier de presse au commissariat général de la police de la ville. «Les ravisseurs armés, au nombre de quatre, circulaient à bord d'une camionnette blanche. Ils ont enlevé M. Vincent et son interprète irakienne», a-t-il ajouté. Le corps du journaliste américain tué par balle a été retrouvé dans la même rue et l'interprète, grièvement atteinte de deux balles, a été hospitalisée, a indiqué de son côté Kassem Moussaoui, responsable de la police du service des urgences de l'hôpital général de Bassora. Le porte-parole de l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad a confirmé le décès du ressortissant américain. «Je peux confirmer que le corps de Steven Vincent a été retrouvé par les autorités locales à Bassora», a-t-il déclaré. Vincent a écrit des articles notamment pour les quotidiens américains New York Times, Wall Street Journal et Christian Science Monitor. Il est l'auteur d'un livre sur l'Irak intitulé In the Red Zone (Dans la Zone rouge). L'association Reporters sans frontières avait déploré qu'avec sa mort, «la série noire continue» en Irak, où «61 professionnels des médias (ont été) tués depuis le début du conflit» en mars 2003.