Uune destination prisée avec le retour de la sécurité, le mont Chenoua connaît aujourd?hui d?autres formes de menace. Cette masse rocheuse, dont une partie s?enfonce dans la mer, a connu des destins divers. Jadis, destination touristique par excellence, le mont Chenoua a vu les estivants déserter ses collines et ses rivages, chassés par une décennie sanglante. Même les habitants de la région, ont plié bagage pour aller vivre sous des cieux plus cléments. Il passera donc plus d?une décennie avant que les jours paisibles ne reviennent et, avec eux, estivants et enfants de la région. Le mont Chenoua gardera, durant tout ce temps, toute sa splendeur, comme pour convaincre du retour du printemps, lui qui a vu passer plusieurs civilisations. Néanmoins, la dernière décennie a eu l?effet de freiner sec la progression du tourisme, véritable créateur d?emploi après l?agriculture. Aujourd?hui, l?on peut passer des moments merveilleux au pied du mont Chenoua, se détendre sur la plage ou faire des randonnées tout en découvrant les trésors que recèlent les lieux. Mais le manque d?infrastructures d?accueil ne permet pas de profiter pleinement de la beauté de l?endroit. «On est obligé de se dépêcher de rentrer avant que la nuit ne tombe», dira ce père de famille, venu de Bir Mourad Raïs pour passer des moments au calme. Certes, il existe quelques hôtels dont certains étaient très célèbres à l?image de Matarès, mais ces lieux n?ont, malheureusement, plus rien à voir avec ce qu?ils étaient auparavant. Ce qui ne permet pas aux amoureux du lieu de profiter du cadre agréable qu?offre ce site. Un cadre qu?il faut protéger des convoitises dont il fait l?objet. A l?image de «ce projet de réalisation d?une dizaine de carrières que nous avons combattu», indiquera le président de l?Association des amoureux du mont Chenoua. Un projet parmi d?autres qui pourraient dénaturer un site qui connaît une autre forme d?agression. Une balade du côté maritime du mont Chenoua permet d?avoir une idée de la progression de l?urbanisation. Des habitations construites sur le flanc des plages fermant parfois le passage vers certaines plages. «Il faut faire tout un détour pour y accéder», dira le professeur du CEM Ahmed-Ykhlef dans la commune de Soumaâ à Blida. Accompagnant ses élèves durant une excursion au lendemain des examens du BEF, il regrette, tout comme eux, que des lieux pareils ne soient plus accessibles. Des constructions dont la plupart devaient être démolies «mais on attend toujours que la décision soit appliquée», dira Riad qui habite dans la commune de Tipasa. Cet amoureux des lieux a pour habitude de venir avec ses amis pêcher dans des endroits appartenant, jadis, à tous les Algériens. «Aujourd?hui, nous sommes devenus étrangers chez nous», a-t-il ajouté tout en tendant sa canne à pêche à la mer. Appartenant à tous les Algériens, le mont Chenoua doit, donc, bénéficier de leurs égards. Malheureusement, nombreux sont ceux qui laissent derrière eux des détritus et des déchets. Les employés de la DTP de la commune de Tipasa prélèvent ces ordures afin de garder le lieu toujours aussi beau. Seul bémol, ces ordures sont jetées par-dessus la falaise qui donne sur des eaux cristallines. Jusqu?à quand ?