Emotion n Séoul et Pyongyang ont organisé, ce lundi, les premières rencontres par vidéo de familles séparées depuis la fin de la guerre de Corée, il y a plus d'un demi-siècle. Des larmes ont coulé sur les joues ridées d'une vieille Coréenne du Sud à la vue, par écran interposé, de ses filles dont elle était sans nouvelles depuis plus d'un demi-siècle. Grâce aux premières rencontres vidéo de familles de deux Corées séparées par la guerre de 1950-1953, Mme Park Yeo-Hwan, 94 ans, a enfin pu voir ses enfants, mais pas les embrasser. A des centaines de kilomètres les unes des autres, une quarantaine de familles se sont retrouvées, souvent en larmes, sur des écrans mis en place par les Croix-Rouges en douze endroits de part et d'autre de la dernière frontière de la guerre froide. Des centaines de milliers de familles sont séparées depuis la guerre de Corée et la coupure de la péninsule qui a suivi. Des réunions sporadiques ont eu lieu dans le passé, associant quelque 10 000 personnes au cours des cinq dernières années, mais elles restent très inférieures à la demande et l'idée d'un lien vidéo avait été acceptée lors de négociations au niveau ministériel en juin. Les réunions de familles restent un sujet brûlant en Corée, où l'âge fait que beaucoup de parents meurent sans jamais avoir eu de nouvelles des leurs qui se trouvent de part et d'autre du 38e parallèle. «Les réunions par vidéo sont un événement historique et humanitaire, étant donné que 4 à 5 000 personnes membres de familles divisées meurent de vieillesse chaque année sans voir leurs proches», a déclaré le chef de la Croix-Rouge sud-coréenne. Les communications ont été, également, rendues possibles par la pose d'un câble optique en juillet à travers la frontière. Les deux Corées n'ont pas signé d'accord de paix, mais un simple armistice à la fin du conflit en 1953 et restent, théoriquement, en guerre. Mais elles ont entrepris un rapprochement depuis un sommet historique en juin 2000. Celui-ci a souffert de la crise provoquée par les ambitions nucléaires de Pyongyang, mais s'est poursuivi malgré des aléas. Outre les conférences vidéo, les deux gouvernements veulent aussi construire un centre de réunion pour familles au nord de la frontière intercoréenne pour permettre des rencontres sur une base plus régulière.