Opération n Le premier autobus d'Israéliens évacués de la bande de Gaza est arrivé en Israël, ce mercredi matin, alors que plusieurs colonies ont été le théâtre de scènes d?hystérie. Les passagers, agglutinés contre les fenêtres ouvertes de l?autobus, ont injurié les soldats et les policiers qui se trouvaient au point de passage. «Des gens qui sont jetés hors de chez eux ! Vous devez avoir honte !», a notamment crié l'un d'eux. A Neve Dekalim, considéré comme la capitale des colons de la bande de Gaza, des gardes-frontières marchaient le long de la rue principale, au milieu des poubelles incendiées, tandis que des militantes portant des vêtements orange, la couleur du Goush Katif, bloc de colonies du sud de la bande de Gaza, les insultaient. En dépit de cette résistance, les forces israéliennes continuent à progresser vers d?autres colonies au nord-ouest du bloc de cette même implantation. Certains colons ont, par ailleurs, tenté d'engager un dialogue avec les soldats pour les convaincre de ne pas les évacuer par la force. D'autres se sont déchiré les vêtements avec des ciseaux en signe de deuil, comme le veut la tradition juive lors de la perte d'un proche. «Je suis personnellement lié à cette localité (Morag), car mon fils aîné a vu le jour ici», a déclaré un député du parti de l'Union nationale d'extrême droite nationaliste, venu sur place. «J'estime que l'armée n'a rien à faire ici, ce n'est pas son rôle d'être investie d'une mission de police», a-t-il ajouté. Les mêmes scènes d?hystérie ont été constatées dans les autres colonies. Des femmes hurlent, brandissent des nourrissons et des jouets d'enfants sous le nez des soldats et des policiers qui paraissent de plus en plus tendus. Des colons ou leurs sympathisants, venus ces derniers jours en renfort dans l'implantation, sont écartés violemment par les forces de l'ordre, mais reviennent à la charge sans cesse. Des jeunes ont mis le feu à des pneus, des planches, des ordures et d'épaisses fumées noires s'élèvent dans le ciel. Des adultes prennent à partie des soldats, s'approchent de leur visage et se mettent à hurler. Les soldats et les policiers, qui ont été spécialement entraînés pour cette mission délicate, d'abord indifférents, commencent à perdre patience et se mettent à réagir avec fermeté, prenant notamment en chasse des jeunes particulièrement agressifs.