Conditions n Le retrait d?Israël de la bande de Gaza a officiellement débuté hier à minuit, avec la fermeture totale des routes menant vers cette région. En effet, l?opération de notification aux colons a commencé, tôt, ce lundi, avec la remise des ordres écrits d'évacuation, les sommant de partir dans 48 heures. Ceux qui refuseront d'obtempérer d'ici à mardi seront amenés, de force si nécessaire, vers des autobus qui les transféreront vers le territoire israélien, indique t-on. A l?heure même où l'armée israélienne a officiellement rendu illégale la présence des colons israéliens dans la bande de Gaza, les opposants parmi les 8 000 colons répartis dans les 21 colonies se sont déchaînés, indifférents aux appels des autorités. Les manifestants scandaient des slogans hostiles à l'armée et au gouvernement. Le ministre israélien de la Défense a, par ailleurs, annoncé lundi matin peu après le début du retrait de Gaza qu'Israël voulait garder le contrôle de six blocs de colonies en Cisjordanie quels que soient les arrangements qui seront conclus avec les Palestiniens. Le Premier ministre Ariel Sharon a, d?ailleurs, rejeté, à ce propos, toute concession sur les grands blocs de colonies de Cisjordanie en affirmant qu'Israël avait l'intention de les annexer à terme, ainsi que sur Jérusalem-Est et les réfugiés palestiniens. «Les blocs de colonisation continueront à exister, ils seront reliés territorialement à l'Etat d'Israël, je ne négocierai, en aucun cas, sur Jérusalem, de même qu'il n'y aura pas de retour des réfugiés palestiniens de 1948 en Israël», avait insisté Sharon. Il n'a, cependant, pas cessé de justifier l'évacuation de la bande de Gaza face à ses détracteurs, en affirmant avoir obtenu en contrepartie, au mois d'avril 2004, une lettre du président américain George Bush dans laquelle celui-ci aurait admis, pour la première fois, que ces blocs de colonies resteraient sous souveraineté israélienne. Sharon a interprété ce document comme un feu vert implicite des Américains pour l'agrandissement de ces colonies.