Filière Les véhicules passent par la Hollande, la Belgique, la Suisse, via la France. Une grande affaire d?importation frauduleuse de fourgons frigorifiques de marque Iveco a été démasquée dernièrement par la brigade de gendarmerie de Bordj Bou-Arréridj, après de profondes investigations menées depuis le mois de juillet. En effet, l?enquête a dévoilé que ces véhicules mis en circulation depuis plus de 5 ans, passent par la Hollande, la Belgique et la Suisse via la France. Pour exécuter leurs opérations, les trafiquants utilisent des licences d?importations au nom de moudjahidine pour éviter l?expertise au niveau des ports. Pour faciliter ensuite leur passage auprès des services de la douane, ils falsifient les papiers (étrangers) en y inscrivant des dates de mise en circulation de moins de 3 ans. Ainsi, c?est tout un réseau d?escroquerie et détournement qui active. Déjà, près de 24 véhicules ont déjà été saisis entre Constantine et Blida, tandis que 18 autres l?ont été à la suite d?une extension de compétences délivrées par la justice. Les enquêteurs ont procédé alors à l?arrestation du propriétaire d?un parc automobile et principal importateur de ce type de fourgons. Les premières recherches affirment que cet importateur, après avoir introduit ces véhicules sur le territoire national, a falsifié les documents et imité les cachets administratifs, afin de régulariser les dossiers de base. Ces procédures ne sont possibles, faut-il le souligner, qu?avec la complicité de certains agents des communes et daïras et des ingénieurs des mines. L?enquête, toujours en cours, promet d?autres révélations scandaleuses. Par ailleurs, le trafic de véhicules attise de plus en plus la convoitise des «pirates», fervents amateurs de ce brigandage lucratif qui a permis d?inonder le parc algérien en véhicules «postiches», le plus souvent en mauvais état, ce qui constitue un risque sérieux pour la sécurité des usagers de la route. Un grand nombre de ces voitures volées en Europe atterrit en Algérie après avoir transité par la Tunisie et le maroc, les trafiquants sont couverts par de faux documents et profitent d?une certaine complicité à différents niveaux. Cette activité prolifère et représente, selon le dernier bilan de la Gendarmerie nationale, 4% du crime organisé. Une forme de criminalité associée souvent, faut-il le souligner, à plusieurs autres actes criminels : vols, faux et usage de faux (falsifications des numéros d?identifications), vente illicite des pièces détachées? En 2002, près de 462 personnes ont été arrêtées. Une enquête menée par les autorités depuis Alger a mis au jour l?existence d?un atelier clandestin dans la daïra de Tighenif à Mascara. À l?intérieur de ce local, les voleurs désossaient des véhicules volés pour les monter ensuite avec plusieurs modifications, touchant l?aspect extérieur (numéro du chassis et plaques minéralogiques?) Pas moins de sept camions, un bus, deux voitures et une grue ont été saisis. Le même mois, le groupement de la gendarmerie de Bordj Bou- Arréridj a démantelé un réseau de 47 personnes activant au niveau des wilayas de Bordj Bou-Arréridj, Sétif, Béjaïa, Alger, Aïn Témouchent, où pas moins de 20 véhicules et 4 bus ont été saisis.