Témoignages : En 1913-1914, le baron Von Stein zu Lausnitz entendit parler d'une étrange créature dans le Cameroun allemand de l'époque (aujourd'hui le nord du CongoBrazzaville), appelée mokele-mbêmbe : «La créature doit se retirer de préférence au sein des cavernes innombrables, creusées sous la surface de l'eau, dans les berges argileuses. Même en plein jour, il lui arrive cependant de grimper sur la rive pour aller y chercher sa nourriture strictement végétale ? trait incompatible avec l'idée selon laquelle il s'agirait d'une légende ! La plante favorite de la bête serait une sorte de liane riveraine à grandes fleurs blanches qui sécrète un latex capable de fournir du caoutchouc et donne des fruits ressemblant à des pommes. Au bas du Ssômbo, on m'a même montré, à proximité d'un amas de plantes de cette sorte, la prodigieuse trouée que l'animal avait frayé dans l'épais taillis bordant la rivière, afin d'atteindre cette nourriture.» «L'animal aurait la peau lisse et de couleur gris-brun. Sa taille serait à peu près celle de l'éléphant, celle au moins de l'hippopotame en tout cas. Il semble avoir un long cou flexible et une dent unique, mais très longue, qu'on décrit parfois comme une corne. Quelques-uns parlent aussi d'une très longue queue, aussi puissante que celles des crocodiles. Les pirogues qui s'approchent de la bête seraient attaquées sur-le-champ et renversées, et les occupants en seraient tués, mais non dévorés.» (Bölsche, 1929). Une représentation de l'animal : En 1924, le naturaliste anglais John G. Millais recueillit un rapport semblable, datant de la fin du dix-neuvième siècle, sur l'isiququmadevu du sud-ouest de la Zambie actuelle : «Feu le roi Lewanika, qui s'intéressait vivement à l'étude de la faune de son royaume, le Barotseland, avait souvent entendu ses sujets parler d'un grand reptile aquatique, au corps plus gros que celui d'un éléphant, et qui vivait dans les grands marais à proximité de sa ville. (...) L'année suivante, trois hommes se ruèrent, un jour, très excités, dans sa salle d'audience, et ils racontèrent qu'ils venaient de voir le monstre gisant au bord du marais : à leur vue, il avait battu en retraite en se laissant glisser sur le ventre dans l'eau profonde. Ils dirent que la bête était d'une taille colossale, avec des pattes comme celles d'un lézard géant et un long cou. Elle était, ajoutèrent-ils, plus haute qu'un homme et possédait une tête de serpent.» (à suivre...)