Résumé de la 2e partie n A deux ans, Manolete a failli mourir d?une pneumonie ; à six ans, il perd son père. Il grandit dans la misère, caressant le rêve de devenir grand torero. Il a treize ans. Il a grandi mais pas grossi et il est si maigre que l?on se demande comment il peut tenir sur ses jambes. Il va toujours regarder les taureaux dans les enclos et, quand un combat se déroule et qu?il peut se glisser parmi les spectateurs, il le fait. C?est devant un enclos, perdu dans une longue rêverie, que le surprend, un jour, un parent qui travaille dans les corridas. Ce parent, Camora, deviendra son mentor et le guidera tout au long de sa vie et de sa carrière. «Manolete, que fais-tu là ?» Le petit sursaute. «Je regarde les taureaux !» Le parent est surpris par le ton passionné. « Tu aimes tant ces bêtes ? ? Oui», dit Manolete, dans un souffle qui en dit long sur sa pensée. Camora garde un moment le silence, puis lui dit : «Tu voudrais toréer un jour ?» Et le petit de le regarder avec surprise. «Oui, dit-il. ? Je pourrais t?aider?» Manolete se retourne brusquement. «C?est vrai ? ? Oui, mais il faudrait que tu grossisses un peu et que tu aies des muscles, autrement tu te ferais renverser par les bêtes !» Mais il sait, Camora, qu?il n?est pas nécessaire d?être fort et d?avoir des muscles pour pratiquer la tauromachie : ce qui compte avant tout, c?est l?amour de la chose, puis viennent le courage et la volonté. Or, le petit, en dépit de son jeune âge et de sa chétivité, possède ces qualités. Cela se sent dans ses propos, mais surtout dans son regard. De grands yeux noirs où se lit habituellement la tristesse, mais qui s?enflamment dès qu?il s?agit de tauromachie. «Je vais t?apprendre ! lui dit Camora. ? C?est vrai ? dit Manolete. Maintenant ? ? Oui, je pense que si on doit se destiner à la tauromachie, il faut commencer tôt?» Il ajoute, comme pour tempérer l?enthousiasme du jeune garçon : «Mais je t?avertis, il va falloir travailler dur ! ? Je ferai tout ce que tu diras ! ? Bien entendu, tu seras d?abord novillero ! ? J?accepte tout ! ? Ce sera pénible, fatiguant et?dangereux ! Et ce ne sera pas payé, bien sûr ! ? Dois-je te répéter que j?accepte tout !» (à suivre...)