Les Algérois connaissent Bologhine comme toponyme : c?est un quartier, sur la côte ouest de la ville, appelé autrefois Saint-Eugène. L?Algérie indépendante l?a ainsi baptisé en souvenir de celui que l?on peut considérer comme le fondateur de l?Alger médiévale. C?est lui aussi qui a fondé, sur les sites des villes actuelles, Miliana et Médéa. Fils de Ziri, le fondateur de la dynastie ziride, Bologhine a succédé à son père, tué au champ de bataille en 971 de l?ère chrétienne. Quand les Fatimides ont décidé de quitter le Maghreb pour l?Egypte, c?est à lui qu?ils ont confié l?administration des provinces qu?ils laissaient. Le calife fatimide, Al-Mu?izz l?a reçu avec tous les honneurs, il l?a revêtu de sa propre tunique et l?a ceint de son sabre, insignes du pouvoir. Il a changé aussi son nom de Bologgin en celui de Yusef, avec le surnom d?Abû al-Futûh?, le «Père des victoires». Mais c?est sous le nom de Buluggin que le prince berbère est entré dans l?histoire. C?est un nom d?origine berbère à décomposer peut-être en bu (celui, le possesseur) et allaghen, pluriel de allagh (lance) autrement dit «celui à la lance, le guerrier» (voir le touareg allagh, «lance, javelot»). Même s?il a été un bâtisseur de villes, Bologhine a été avant tout un grand guerrier et un conquérant, de la même trempe que son père.