«Le Méditerranée», un car-ferry français qui devait quitter, hier, le port de Marseille pour Alger, a été bloqué subitement au quai par des marins du syndicat CGT pour protester contre un projet de reprise de la société SNCM par deux fonds d'investissement. Avec un deuxième navire «séquestré», «Le Napoléon» en partance pour la Corse, ce sont plus de 1 500 passagers qui étaient bloqués, passant la nuit de mardi à mercredi sur place ou choisissant de dormir en ville, parmi lesquels, un grand nombre d?Algériens. On croit savoir, dans la foulée, qu?un mouvement de panique a eu lieu à bord du navire qui transportait, en outre, quelque 750 voitures. Parmi les voyageurs algériens bloqués figuraient, croit-on savoir, des importateurs de véhicules de moins de trois ans. Ils savent pertinemment que si la situation perdure, ils risquent fort bien d?être rattrapés par la date limite de l?importation de ce genre de véhicule, fixée, comme on le sait, au 25 septembre. C?est-à-dire dans moins d?une semaine. Ces derniers, rappelons-le, s?évertuent à faire une véritable course contre la montre pour importer le maximum de voitures, quitte à faire des allers-retours incessants avant que l?ultimatum n?expire. Pourtant, à l?heure où nous mettons sous presse, le ferry «Méditerranée» est toujours au port de Marseille alors que des incidents avaient opposé des passagers mécontents à des policiers devant le siège de la compagnie maritime publique. Deux policiers ont été légèrement blessés et trois personnes ont été interpellées.